Auteur : Hervé Paques
Photo : Sterne naine - Oud-Heverlee - Axel Smets
On y va ou pas ?
L’édition 2020 du Big Day fut forcément un peu particulière. Nous avons longuement hésité avant de confirmer son maintien.
Pour rappel, cet événement international regroupe des ornithos pour relever un défi tout simple : observer un maximum d’espèces d’oiseaux en 24h.
Depuis l’année dernière, à l’invitation de nos confrères flamands du groupe Dijleland, nous participons à ce recensement dans le bassin de la Dyle. Mais, étant donné la situation du confinement et du déconfinement progressif, nous voulions éviter des regroupements d’ornithos dans leurs lieux les plus ‘populaires’. Nous avons donc convenu, après mûre réflexion, d’adapter le règlement pour garder la priorité à la santé. Les participants sont donc restés près de chez eux, se déplaçant à pied ou à vélo et sans créer d’équipe d’observateurs.
L’année dernière, pour notre première édition, nous avions atteint 108 espèces. Nous nous attendions à faire un peu moins. Qu’à cela ne tienne, nous avons finalement battu notre précédent score : 114 espèces d’oiseaux vues ou entendues entre le vendredi 8 mai à 22h et le samedi 9 mai à 22h !
A la recherche des nocturnes
Dès le top de départ, des ornithos battaient la campagne à la recherche des oiseaux nocturnes. C’est ainsi que nous sommes arrivés à 11 espèces observées de nuit, dont le Hibou moyen-duc, la Chevêche d’Athena, la Chouette hulotte, le Rossignol philomèle, la Gorgebleue à miroir et le Râle d’eau. Une belle moisson avant de bien se reposer pour repartir de plus belle le lendemain.
Une matinée sur les chapeaux de roue
Dès 6h du matin – oui les ornithos se lèvent tôt facilement lorsque c’est pour observer les oiseaux 😉 – le compteur s’envole rapidement avec quelques belles observations matinales :
- Bouscarle de Cetti
- Phragmite des joncs
- Locustelle tachetée
- Moineau friquet
- Traquet motteux
- Pipit des arbres
- Grand-duc d’Europe
- Loriot d’Europe
- Bergeronnette flavéole
- Grèbe à cou noir
- Pic mar
- Tarier pâtre
- Tourterelle des bois
- Hypolaïs ictérine


Dernière ligne droite
A la pause de midi, nous comptions un total de 95 espèces. Dans l’après-midi, nous avons concentré nos recherches sur des espèces probables encore manquantes. D’autres surprises nous attendaient également. Citons notamment :
- Bergeronnette printanière nordique
- Rougequeue à front blanc
- Busard cendré
- Milan noir
- Grosbec casse-noyaux
Nos amis de Dijleland sont venus jeter un œil côté wallon et ils ont ajouté deux espèces, et non des moindres :
- Une Sterne naine sur l’étang de Pécrot, vraisemblablement une première pour notre province. Lors du précédent Big Day, c’était un Circaète Jean-le-Blanc qui faisait son entrée dans la liste du Brabant wallon.
- Le Grimpereau des bois, présent depuis quelques semaines à La Hulpe, a été retrouvé dans le domaine Solvay par sa découvreuse.

Le soir venu, il nous restait encore l’Effraie des clochers et la Bécasse des bois qui n’avaient pas pu être observées la veille. Grâce à la persévérance des participants, les deux espèces ont été trouvées juste avant la fin du Big Day.
Au total 114 espèces côté wallon du bassin de la Dyle.
Parmi les grands absents, citons la Sarcelle d’hiver, le Canard souchet, le Tadorne de Belon, le Petit Gravelot, le Pouillot siffleur, le Bruant proyer, le Busard Saint-Martin et le Milan royal.
In Dijleland ?
Et nos voisins ont, dans les mêmes conditions, également battu leur record. Ils ont atteint 138 espèces ! Dont certaines vraiment exceptionnelles comme :
- Héron pourpré
- Sterne naine (la même)
- Gobemouche noir
- Huîtrier pie
- Spatule blanche
- Guifette noire
- Huppe fasciée
- Rousserolle turdoïde
- Blongios nain
Malheureusement, malgré une prospection intense, aucun Moineau friquet ni Tourterelle de bois n’ont été observés. Ces espèces déclinent décidément très fortement. La Caille des blés, jusqu’il y a peu encore assez commune, devient rare.
Le mot de la fin
Au total du bassin, les deux équipes totalisent 141 espèces (139 l’année passée).
Vu les conditions, le résultat est vraiment remarquable, bien que nous ayons ressenti par moment des difficultés à trouver certaines espèces. Nous avons sans doute eu moins en quantité mais un peu plus en diversité.
Nous continuons à constater l’écart frappant dans la qualité des milieux dans la Dyle flamande par rapport aux nôtres. Le groupe Dijleland peut également compter sur un plus grand nombre d’ornithos très actifs et efficaces. Espérons que ce type d’événement contribue à renforcer tant la protection et la restauration des milieux humides en vallée de la Dyle, que le nombre d’ornithos qui participent activement à ces observations. L’année prochaine, rejoignez-nous !