Fiche 84 : Le Grèbe castagneux

Auteur : Philippe Selke 
Photo d'entête : Grèbe castagneux nuptial - Philippe Selke

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Grèbe castagneux – Podiceps ruficollis

Taille : 29 cm
Envergure : 40 à 45 cm
Poids : 100 à 200 g
Longévité : 13 ans
Statut liste rouge de Wallonie 2010 : non menacé
Statut en Wallonie : en progression

Description

Le plus petit mais également le plus répandu de nos grèbes. Généralement discret, il passe souvent inaperçu, jusqu’à ce qu’il émette un ricanement aigu caractéristique trahissant sa présence. En période nuptiale, il arbore des joues, une gorge et une partie du cou d’un beau brun-roux contrastant avec le reste du plumage brun sombre. On le reconnaît aussi à une tache jaune pâle à la commissure du bec. En plumage d’hiver, le Grèbe castagneux revêt une coloration plus terne et uniforme.

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Photo : Sacha d’Hoop

Habitat

Le Grèbe castagneux niche sur les mares et les zones peu profondes des lacs et étangs, parfois aussi dans les endroits calmes des cours d’eau, où il trouve une végétation fournie. On le retrouve aussi dans des sites d’origine artificielle comme les étangs de pêche ou de barrage, les bassins de décantation ou d’orage. Sensible aux hivers rigoureux, il fuit les plans d’eau gelés et se retrouve fréquemment sur les cours d’eau.

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Grèbes castagneux juvéniles. Au niveau du cou, on devine encore le plumage zébré caractéristique des jeunes grèbes. Photo : Philippe Selke

Comportement

Migrateur partiel, le Grèbe castagneux peut se contenter d’une pièce d’eau de taille réduite comme de petits étangs, pour autant que la végétation émergée soit suffisante pour cacher son nid. Moins piscivore que ses cousins, il se nourrit d’invertébrés et de petits vertébrés aquatiques. Il semble flotter comme un bouchon, disparaissant sous l’eau en se laissant couler et refaisant surface à la verticale, comme propulsé par l’air emprisonné dans ses plumes.

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Ces Grèbes castagneux photographiés en novembre semblent flotter comme des bouchons. Photo : Philippe Selke

En Belgique, en Wallonie et dans le Brabant wallon

Renseigné comme nicheur très rare en Brabant entre 1900 et 1974, le Grèbe castagneux a vu sa population augmenter rapidement, pour être qualifié de nicheur assez rare à assez commun en Flandre dans les années 80 (400 à 600 couples). Bien qu’il soit présent dans l’ensemble des régions belges, plus de la moitié de sa population est concentrée en Moyenne Belgique. En trente ans, sa population a plus que triplé et son aire de répartition doublé. Le nombre croissant d’étangs, l’abondance des proies dans les eaux eutrophes et la douceur des hivers ont été bénéfiques à l’espèce.

En Wallonie, c’est un nicheur assez répandu, en progression (680 à 860 couples pendant la période Atlas 2001-2007). La région limoneuse concentre à elle seule près de la moitié de la population. Pendant la période Atlas 2001-2007, le Brabant wallon hébergeait de l’ordre de 75 couples, ce qui représente environ 10,2 % de l’effectif wallon. De nos jours, l’espèce continue à bien se porter dans notre province sur de nombreux sites dont celui de Genappe, remarquable par la concentration observée, avec en 2012, 22 nichées pour un total de 70 pulli. Le nombre de nichées y a cependant décliné depuis lors. En 2020, les décanteurs de Genappe ont ainsi accueilli 7 nichées (14 jeunes), alors que des jeunes ont été signalés également sur 4 autres sites de la province.

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Carte de répartition des nicheurs en Wallonie – Source : Atlas des oiseaux nicheurs de Wallonie 2001-2007