Auteur : Philippe Selke Photo d'entête : Grèbes à cou noir paradant - Philippe Selke
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Grèbe à cou noir – Podiceps nigricollis
Taille : 34 cm
Envergure : 56 à 60 cm
Poids : 250 à 350 g
Longévité : 10 à 12 ans
Statut liste rouge de Wallonie 2010 : quasi menacé
Statut en Wallonie : en progression
Description
Se tenant souvent bien droit sur l’eau, ce grèbe d’assez petite taille (un peu plus petit que l’esclavon) a une calotte bombée qui lui donne une silhouette caractéristique reconnaissable de loin. Le plumage nuptial est spectaculaire, avec des touffes de plumes jaune d’or en arrière de l’œil contrastant avec le noir du cou et du haut de la poitrine.

En plumage d’hiver, il est beaucoup plus terne, avec un plumage combinant le blanc, le gris et le noir.

Le noir de la calotte descend plus bas que l’œil, contrairement au Grèbe esclavon où il s’arrête au niveau de l’œil.

Habitat
Ce grèbe niche sur des plans d’eau peu profonds aux eaux eutrophes riches en invertébrés aquatiques, combinant des zones libres de végétation pour la chasse et la vie sociale, avec des bordures riches en massettes et roseaux pour l’installation des nids.
En Wallonie, ce sont les bassins de décantation de sucreries qui concentrent l’essentiel des nicheurs ainsi que quelques argilières inondées. La présence d’une colonie de Mouettes rieuses à proximité immédiate constitue un facteur d’attraction pour l’installation de cette espèce, le grèbe profitant de l’agressivité des mouettes pour dissuader les prédateurs.

L’espèce n’hiverne qu’exceptionnellement en Belgique.
Comportement
Le Grèbe à cou noir est le plus grégaire de nos grèbes, formant des colonies en saison de reproduction. Très bruyant à cette époque de l’année, il ne l’est plus du tout l’hiver venu, quand il forme des rassemblements parfois importants en mer. Pour s’immerger, le Grèbe à cou noir effectue un bond avant de plonger, alors que les autres espèces ont plutôt tendance à disparaître sous l’eau de manière plus fluide.

En Belgique, en Wallonie et dans le Brabant wallon
Présente sur quatre continents, l’espèce n’est nicheuse en Belgique que depuis moins de 100 ans. Le tout premier cas de nidification belge est signalé en province d’Anvers en 1931. A partir du début des années 1980, étant donné l’augmentation de l’aire de répartition en Europe, le Grèbe à cou noir est considéré comme nicheur annuel rare.
En 1974, l’espèce niche pour la première fois en Wallonie, qu’elle envahit progressivement au départ des colonies du nord de la France. La reproduction sur le territoire wallon devient annuelle à partir de 1995. Au début des années 2000, alors que la sucrerie est encore en activité, le Grèbe à cou noir tente déjà de nicher sur les décanteurs à Genappe. Il disparaît toutefois après 2004. En 2008 et 2009, on note à nouveau la présence d’oiseaux en plumage nuptial en période de nidification. En 2010 et 2011, des nids sont construits mais aucune reproduction n’est constatée. En 2012, l’espèce se reproduit enfin. Depuis 2018 cependant, la nidification semble échouer, peut-être en raison de la sécheresse. Les décanteurs de Genappe étaient jusqu’il y a peu le seul site occupé en Brabant wallon, mais en 2020 un couple a niché avec succès sur le lac de Louvain-la-Neuve, représentant l’unique nichée pour la province.

Statut en Wallonie : nicheur rare, localisé (principalement au nord du sillon Sambre-et-Meuse), en progression. Lors de la période Atlas 2001-2007, le Grèbe à cou noir nichait sur 10 sites, tous des décanteurs de l’industrie agro-alimentaire, à l’exception des argilières de Ploegsteert et des marais d’Harchies, avec un total de 61 couples en 2007.
