Auteur : Thierry Maniquet Photo d'entête : Envol de Mésange charbonnière - Vincent Rasson Article publié en 2009 dans le Bruant Wallon n°2
Nous attirons votre attention sur le fait que les informations contenues dans cet article ont plus de 10 ans. La nature a bien sûr évolué durant cette période…
Qui d’entre nous, entendant le cri d’alarme d’un merle, n’a pas levé la tête, essayant de repérer l’épervier cherchant à surprendre par le dessus d’une haie ou d’un bosquet l’un ou l’autre petit passereau ?
Ce message qu’envoie le merle, nous ne sommes pas les seuls à le percevoir. Ainsi, son cri engendre la fuite ou à tout le moins met en alerte non seulement ses congénères, mais aussi d’autres espèces de passereaux. Sa réaction semble donc comprise au-delà de son espèce. C’est ainsi que l’étude des sonogrammes de différentes espèces a par exemple démontré que les cris d’alarme du merle étaient proches de ceux de la Mésange charbonnière (Parus major), de la Mésange bleue (Parus caeruleus), du Pinson des arbres (Fringilla coelebs), etc.
Les cris ont donc évolué dans la même direction (évolution convergente), créant ainsi une espèce de langue universelle permettant d’autant mieux d’échapper aux prédateurs. Certes, le merle n’a pas voulu prévenir les autres (il n’en tire lui-même aucun avantage), mais il bénéficie des cris d’alarme des autres. Ainsi, la pression sélective a conduit à faire converger les cris d’espèces différentes soumises aux menaces des mêmes prédateurs.
Autre caractéristique du cri alarme, il s’agit d’un son pur qui dure longtemps et qui, de ce fait, est difficile à localiser. Ainsi le « guetteur » qui le premier a repéré le rapace et qui permet aux autres de fuir ne se met pas lui-même particulièrement en danger, car il est difficile à localiser.
Source
V. ALBOUYI-E. BALANCA, Oiseaux prédateurs, Chasseurs, pêcheurs, charognards et pirates, Paris, Flammarion, 2004