Naissances réjouissantes au lac !

Auteur des texte et photos (sauf indication contraire) : Patricia Cornet
-Poussart
Photo d'entête : Famille de Grèbes à cou noir, Pierre Peignois

Grande première à Louvain-la-Neuve : un couple de Grèbes à cou noir niche sur le lac et y élève 4 jeunes !

Le 6 mai, le couple est observé paradant ; le nid sera occupé à partir de ce jour-là et les jeunes observés à partir du 2 juin.

Cette nidification serait-elle l’effet bénéfique de la longue mise en assec du lac, de ses nouveaux aménagements, de son niveau relativement bas dû à la sécheresse des derniers mois, du confinement Covid 19 et d’une présence / pression estudiantine moindre sur ses berges ? Toujours est-il que le lac présente soudain un réel attrait pour cette espèce …

grèbe à cou noir, Patricia Cornet-Poussart
Grèbe à cou noir en plumage nuptial

La nidification du Grèbe à cou noir s’effectue souvent en petites colonies, jusqu’à quelques dizaines de couples, mais pas ici, le couple est seul. Ce grèbe s’associe fréquemment à des colonies de Mouette rieuse ou de Guifette moustac.  Cette attitude lui offre une sécurité supplémentaire pour l’épisode reproductif.  Rien de tout cela à Louvain-la-Neuve, la mouette ne visitant le lac que durant la journée.

Son cousin le Grèbe huppé est lui aussi nicheur sur le site et tout porte à croire que le Grèbe castagneux soit nicheur aussi. Les autres oiseaux d’eau présents et/ou nicheurs sur le lac sont principalement la Foulque macroule, le Fuligule milouin, le Fuligule morillon, le Canard colvert, le Canard chipeau, la Bernache du Canada.

Le Grèbe à cou noir vit sur les plans d’eau riches en végétation aquatique. Son nid est construit dans des végétaux hélophytes : il correspond à un tas flottant de débris (feuilles et tiges de roseaux…).   L’été, il se nourrit d’insectes happés en surface, mais aussi d’insectes aquatiques (adultes et larves), de têtards, de petits poissons, de mollusques et de petits crustacés capturés en plongeant et nageant sous l’eau. En hiver, son régime est plus strictement piscivore.

La femelle dépose 1 à 2 pontes annuelles de 3 à 4 œufs blanc-bleuté qui bruniront au contact des végétaux en décomposition.  La couvaison est assurée conjointement pendant environ 3 semaines. Les jeunes sont nidifuges : durant les premières semaines, les adultes les transportent sur leur dos ! Quand l’adulte plonge, les petits restent sur le dos.

Il semblerait que cette nidification soit l’unique nidification de l’espèce en Brabant wallon cette année.  A Genappe, depuis 3 ans, les Grèbes à cou noir, bien que présents, ne nichent hélas plus, le faible niveau d’eau des anciens bassins de décantation en serait la raison.

Grèbe à cou noir, Pierre Peignois
Adulte et ses pulli, Pierre Peignois

Le nid du couple a été disputé entre plusieurs espèces : avant eux, Foulque macroule, Grèbes huppé et castagneux se le sont disputé.  Est-ce la soudaine montée des eaux due aux fortes pluies qui a fait que le couple de Grèbes à cou noir et ses jeunes restent cantonnés plus loin sur l’étang dans une zone moins profonde et que le nid soit repris par une foulque qui l’occupe et le rehausse avec entrain.

Le couple de pionniers tentera-t-il une seconde nichée ?  Nous aurons la réponse cet été.

Le plus sociable de tous les grèbes et aussi celui dont la population mondiale est la plus nombreuse reviendra-t-il nicher sur le lac l’an prochain et sera-t-il rejoint par d’autres couples ?  Souhaitons-le !

 

Bibliographie