Promenons-nous par les champs et par les bois à Baisy-Thy

Auteur : Patricia Cornet - Photos : Michel Raj (sauf indication contraire)
Article publié en septembre 2014 dans le Bruant Wallon n°24 et ré-actualisé

L’auteur remercie vivement Marc Fasol pour ses recommandations quant au choix du parcours et au partage de ses observations, ainsi que Claire Fery pour sa précieuse collaboration lors des reconnaissances sur le terrain.

Le point de départ de notre promenade d’environ 7 km se situe au parking (P) à côté du Chalet de la Forêt, 6 rue de Chevlipont à 1470 Baisy-Thy, près de la porte dite porte de Bruxelles de l’abbaye de Villers-la-Ville.

Le parcours présente quelques passages humides en fond de vallée mais une bonne paire de chaussures de marche suffit. Il est difficilement praticable pour les personnes à mobilité réduite et les poussettes.BW Baisy-Thy

Quittons le parking par l’ancien chemin médiéval qui gagne Sart-Dames-Avelines, le chemin des Quatre-Chênes (chemin en dur) à gauche qui monte en direction … des Quatre-Chênes. Il s’agissait là de la liaison Nivelles-Gembloux.

Nous entrons dans un bois de feuillus variés : érable, hêtre, chêne, frêne, merisier, noisetier, sureau.  Poussent aussi quelques épicéas d’où s’échappent les cris aigus du Roitelet huppé qui nous rappelle que les résineux sont son habitat de prédilection.

Mur de l'abbaye, Michel Raj

Nous longeons le mur d’enceinte de l’abbaye, prolongé par celui de la ferme abbatiale, et passons par la       «Porte des Champs» également appelée «Porte de Nivelles».

Un chant puissant et mélodieux composé d’une longue série de notes aiguës et de trilles répétitifs se fait entendre depuis un des noisetiers, c’est le Troglodyte mignon qui s’époumone.

Sur la droite, quelques ouvertures vers les prairies et les cultures où, tôt le matin, il n’est pas rare de surprendre un chevreuil. Nous gardons un œil vers le ciel pour un éventuel Faucon crécerelle ou une Buse variable.

En poursuivant le chemin, à gauche nous passons devant une jolie potale et, plus loin, une seconde. Le long du chemin, nous observons quelques arbres : Chêne pédonculé, Châtaignier commun, Bouleau verruqueux, Hêtre commun, Charme commun au tronc cannelé, comme formé de muscles longs et légèrement sinueux.

« Pic pic » : nous sommes bien sur le territoire du Pic épeiche, des cavités sur quelques arbres morts en témoignent. Sittelle torchepot, Grimpereau des jardins et Pinson des arbres font partie des habitués des lieux.  En saison, la Fauvette à tête noire est omniprésente : haies, sous-bois, taillis ; partout son chant clair et flûté se fait entendre.

Les Quatre-Chênes

Nous longeons ainsi les bois de Bachet et de la Bovrée, et nous arrivons ensuite aux Quatre-Chênes (1).

Un Gobemouche gris, hôte discret, y a déjà été observé avec la becquée. Dès fin février-début mars, le chant du Pouillot véloce, « tchif-tchaf » répété inlassablement, commence à résonner un peu partout où il y a quelques arbres.

Aux Quatre-Chênes, nous prenons le chemin creux à droite, il descend et traverse les cultures.

Nous quittons les oiseaux des bois pour retrouver les oiseaux des champs. Un petit « tzit » métallique trahit la présence du Bruant jaune.

Comme lui, la Fauvette grisette apprécie les milieux ouverts avec des haies vives et des buissons. Elle émet son chant tant du haut d’un arbuste que lors d’un vol ascendant vertical caractéristique. Gardons l’oreille attentive car qui dit cultures, dit aussi Alouette des champs, Caille des blés, Bergeronnette printanière, Linotte mélodieuse.

Nous laissons un chemin sur la droite et remontons entre les champs.

Une Fauvette à tête noire choisit, certaines années, de nicher au coeur des buissons de cet embranchement. Tableau attendrissant que ces jeunes fauvettes tout juste sorties du nid et perchées serrées les unes contre les autres.

En toute saison, le cortège des corvidés anime les champs de leurs voix : Choucas des tours (le plus petit des oiseaux à la robe noire), Corneille noire, Corbeau freux.

Le cri de la Corneille noire est rauque et puissant, on dit qu’elle criaille, craille, babille, corbine ou graille. Elle vit en couples territoriaux quand elle est adulte, en bande pour les juvéniles.

Nous arrivons au sommet du plateau et à un carrefour (2). Nous empruntons le chemin de gauche sur 500 m environ.

Des Vanneaux huppés paradent parfois dans les champs voisins.

Tournons à droite par le chemin qui longe des Pins sylvestres à droite et borde une culture plus récente d’épicéas parsemée de quelques bouleaux, à gauche (3).

Le Pouillot fitis trouve un excellent poste de chant dans cette plantation. Son chant rappelle celui du Pinson des arbres, il s’en distingue par un son plus doux, plus lent et plus mélodieux, et descendant. Il n’est pas le seul à fréquenter cette plantation. On peut y voir et/ou y entendre les Fauvettes grisette et à tête noire, le Bruant jaune, la Linotte mélodieuse, …

Au croisement (4), continuer tout droit en évitant de prendre en direction de Vivaqua.

Un Roitelet huppé nous hèle de son chant aigu depuis les pins. La Mésange huppée y est fréquemment entendue aussi. Une Buse variable tournoie au-dessus des arbres. Un Héron cendré passe en vol en direction des étangs.

Un peu loin, une belle vue se dégage sur Baisy-Thy.

Au prochain Y, choisir le chemin sablonneux de droite de préférence (celui de gauche, privé, vous mènerait presqu’au même endroit) et continuer à descendre.

Nous rejoignons le fond de vallée et le Ri d’Hé (ou Ry d’Hez) un peu en aval du confluent avec le Ri du Marais des Chiens, et prenons à droite (5).

Sur les étangs privés des jardins situés à gauche du chemin, on aperçoit quelques oiseaux d’eau : Gallinule poule-d’eau, Canard colvert, canards et oies exotiques.

Nous traversons prudemment la route en nous dirigeant vers la droite pour prendre en face le chemin de droite, avant le ri (6).

La Bergeronnette des ruisseaux est souvent visible à cet endroit. La Mésange boréale (devenue assez rare) avec son cri quelque peu râleur nous rappelle sa prédilection pour les zones plus humides.

Le Rougegorge familier nous accompagne de son chant tout au long du parcours boisé. Sont présentes aussi sur ce tronçon les Mésanges huppée et noire.

Patricia Cornet

A gauche, les observateurs découvriront quelques Lysimaques des bois, petite plante rampante à fleurs jaunes en floraison entre juin et septembre, ainsi que des Oxalis petites oseilles en fleur au printemps. A nouveau, quelques longs étangs sont visibles à gauche du chemin, des Canards colverts s’y ébattent.


Nous remontons par le chemin du haut (tout droit le chemin est indiqué privé) (7).

Le Faucon hobereau nicherait dans le coin. « Kia kia, kia », le Pic noir nous accueille sur son énorme territoire. « Kru kru kru », le voici qui passe en vol. La Sittelle torchepot par son « huit huit » nous nargue depuis un vieux chêne. Quelques belles stations de Maianthèmes à deux feuilles jalonnent la montée.

Nous laissons les chemins renseignés « privé » de part et d’autre du chemin et continuons toujours tout droit.

Nous parcourons une hêtraie. Aux mois d’avril et de mai, la floraison des Jacinthes sauvages offre un beau tapis bleu. Les hêtres qui n’ont pas encore développé leurs feuilles laissent passer toute la lumière dont ont besoin les fleurs qui poussent à leurs pieds. Plus loin des Maianthèmes à deux feuilles et des muguets, signes de l’acidité du sol, peuvent être observés.

Le Pigeon colombin est souvent entendu à cet endroit.  Son chant répété est typique, plus grave et plus simple que celui du Pigeon ramier : « houoûoû-ouh » ou « ououoûoû-ir », rythmé et retentissant.

Nous arrivons bientôt au terme de notre promenade et retrouvons plus bas sur la route le point de départ et le parking sous le grand chêne.