Auteur : Equipe chroniques
Photo d'entête : Faucon kobez - Vincent Rasson
Que nous a réservé le printemps 2020 au niveau ornithologique en Brabant wallon ?
Notons d’abord un phénomène propre à ce printemps, ce que nous appellerons l’ « effet Covid ». Très probablement suite au confinement, nous pouvons constater une augmentation brusque du nombre total d’observations enregistrées. En 2017 et 2018, ce total tournait autour de 15.000, il était de 16.115 en 2019 et de 30.821 ce printemps. Cette pression d’observation accrue a permis une meilleure détection d’espèces rares et/ou migratrices cette année.
Quelques visiteurs très rares chez nous ont pu être observés tels que Vautour fauve, Aigle royal, Sterne naine, Bécassine double ou Engoulevent d’Europe ainsi qu’un nombre assez important d’espèces non annuelles chez nous.
D’autre part, nombre d’hivernants se sont attardés et le passage migratoire prénuptial nous a également réservé de belles observations, notamment de limicoles.
Quant au début du séjour des sédentaires et des visiteurs d’été, il nous a déjà apporté la présence de jeunes pour plusieurs espèces.
La météo
Dans la ligne des printemps de la décennie, celui-ci fut exceptionnellement chaud, sec et ensoleillé. La première moitié du mois de mars a cependant encore été assez hivernale et fortement perturbée tandis que la seconde moitié a été sèche et ensoleillée. Ensuite, avril fut anormalement chaud, ensoleillé et sec tandis que mai a renoué avec la normale pour les températures mais est resté anormalement sec et ensoleillé.
Les visiteurs remarquables
Deux rapaces rares ont été vus dans la province ce printemps. Il s’agit, d’une part, d’un Vautour fauve (Gyps fulvus) vu au-dessus de Waterloo le 12/04. Deux observations précédentes sont mentionnées sur observations.be, un groupe de 27 ex. à Corbais le 20/05/2017 et 1 ex. le 08/07/2007 à la sablière de Mont-Saint-Guibert.
Vautour fauve – Philippe Selke
Et, d’autre part, d’un Aigle royal (Aquila chrysaetos) de deuxième année passé en vol vers le nord-est au-dessus de la réserve naturelle de Housta à Braine-le-Château le 18/03. C’est une première donnée pour notre province.
Encore une première pour la province, une Sterne naine (Sternula albifrons) est observée le 9 mai aux étangs de Pécrot. Le même jour, elle sera observée à Oud-Heverlee en Brabant flamand, toujours dans la vallée de la Dyle. Cette espèce est relativement commune à la côte belge, où elle niche, mais plus rare à l’intérieur des terres. C’est la troisième année de suite qu’elle est observée dans la vallée de la Dyle, mais la première fois du côté wallon.
Sterne naine – Danièle Lafontaine
Autre première chez nous, une Bécassine double (Gallinago media) est dérangée lors d’un jogging matinal le 11/04 à Beauvechain. C’est un limicole rarissime et très discret, dont les observations les plus proches de chez nous mentionnées sur observations.be ont eu lieu en mai 2019 sur la Dyle à Mechelen et en 2015 et 2012 à Tienen et Vissenaken. Voir l’article à ce sujet.
Un à deux Engoulevents d’Europe (Caprimulgus europaeus)sont observés à partir du 31/05 à Court-Saint-Etienne.Il n’y a eu que 2 observations précédentes dans la province, 1 à Genappe en 2013 et 1 à Nodebais (capture) en 2017.
Un Grimpereau des bois (Certhia familiaris) chanteur a été présent au domaine Solvay à La Hulpe du 15/03 au 09/05. Cette présence est exceptionnelle car la répartition de l’espèce en Belgique est normalement limitée au sud du sillon Sambre et Meuse. Observations.be ne mentionne que 2 autres observations de 1 ex. en 2008 à Limelette et en 2011 aux décanteurs de Genappe.
Grimpereau des bois – Hilde Vandevoorde – La Hulpe
Les hivernants qui s’attardent
Chez les anatidés, les espèces habituelles s’attardent en début de saison. Présence du Canard pilet (Anas acuta) du 21/03 au 04/04 aux décanteurs de Genappe avec un maximum de 3M et 2F le 04/04 ; le Canard siffleur (Anas penelope) estmentionné sur 3 sites, avec 22 ex. le 19/03 à La Hulpe, 1 ex. le 29/03 à Pécrot et 1 mâle le 31/03 aux décanteurs de Genappe ; le Fuligule nyroca (Aythya nyroca) déjà présent aux décanteurs de Genappe en février poursuit son séjour jusqu’au 24/04 et 1 mâle est observé à Maransart le 05/05 ; et enfin, 2 mâles de Garrot à œil d’or (Bucephala clangula) sont vus aux étangs de Bierges le 27/03.
Canard pilet – Philippe Selke
La Grande Aigrette (Casmerodius albus) est encore signalée sur 36 sites dans notre province. L’espèce reste présente en grand nombre sur la base aérienne de Beauvechain. De 36 ex. le 06/03, leur nombre y passe à 21 ex. le 26/03. Il y est encore de 10 ex. le 23/04 pour passer à 2 ex. pendant tout le mois de mai.
Deux dernières observations de Faucon émerillon (Falco columbarius), le 04/03 à Thorembais-les-Béguines et, plus étonnant pour ce visiteur d’hiver, le 07/05 à Court-Saint-Etienne.
Faucon émerillon – José Granville
Depuis l’hiver et jusqu’au 18 avril, un Goéland pontique (Larus cachinnans) adulte est régulièrement signalé à Pécrot. Un individu de seconde année calendaire est observé sur le même site à deux reprises, les 31/03 et 05/04.
Encore 3 observations de Hibou des marais (Asio flammeus), le 12/03 à Beauvechain, le 17/04 à Dongelberg (observation incertaine) et, assez tardivement, le 15/05 à Houtain-le-Val.
Du côté des passereaux, le Pipit spioncelle (Anthus spinoletta) est encore noté sur 8 sites jusqu’au 11/04, dont Pécrot (étang) et Genappe (décanteurs) qui accueillent respectivement 5 ex. et 16 ex. en dortoir. Le Pinson du Nord (Fringilla montifringilla) est observé régulièrement jusque début avril. Deux observations tardives sont notées les 02 (5 ex.) et 24/05 (1 ex.). D’autre part, l’hivernage du Tarin des aulnes (Carduelis spinus) se poursuit jusqu’au 23/03 avec même 2 mentions plus tardives le 25/04 d’1 ex. sur 2 sites différents.
Le passage migratoire prénuptial
Nous parlerons d’abord du passage de quelques espèces migratrices remarquables dont l’observation dans notre province n’est pas annuelle. Les limicoles rares seront traités plus loin.
Un Faucon kobez (Falco vespertinus) mâle adulte en halte le 07/05 à Houtain-le-Val chasse les insectes en compagnie de Faucons hobereaux. Sur observations.be depuis 2005, il n’y a que 5 données chez nous avant celle-ci.
La Mouette mélanocéphale (Larus melanocephalus) a été contactée à trois reprises ce printemps : en migration active avec un groupe de 15 individus au-dessus des étangs de Pécrot le 05/04, 10 individus survolant Walibi le 16/04 et 2 ex. le 19/04 à Clabecq sur le site des anciennes forges. Cela constitue une belle année, car cette espèce, non annuelle chez nous, n’a été signalée que 12 fois dans la province ces 20 dernières années, 2020 incluse.
Trois espèces de bergeronnettes, rares chez nous, ont été vues ce printemps. La Bergeronnette de Yarrell (Motacilla alba yarrellii) avec 1 femelle à L’Ecluse le 17/03. La Bergeronnette nordique (Motacilla flava thunbergi) avec 3 observations, de 3 ex. le 15/04 à Ottignies, 1 ex. le 25/04 à Limal et 8 ex. (5 M + 3 F) le 09/05 à Bossut-Gottechain. L’espèce est quasi annuelle depuis 2008 ; elle n’a été absente qu’en 2017 et 2019. Et enfin la Bergeronnette flavéole (Motacilla flava flavissima) avec 7 observations d’1 ex. entre le 19/04 et le 20/05 sur 2 sites : Bossut-Gottechain et Neerheylissem. Depuis 2008, l’espèce a été observée 9 années.
Bergeronnette de Yarrell – Victor Claes
Voyons maintenant les migrateurs dont le passage chez nous est plus régulier.
Chez les anatidés, la Sarcelle d’été (Anas querquedula) a fait halte sur 5 sites (2 au printemps 2019) du 14/03 au 22/04, avec une dernière observation le 07/05 à Lasne-Chapelle-Saint-Lambert. Jusqu’à 4 ex. ont été vus aux décanteurs de Genappe. Un mâle de Nette rousse (Netta rufina) a séjourné du 22/02 au 19/04 aux étangs de Bierges, et 1 ex. a été vu ponctuellement à Nivelles, Zétrud et Gastuche.
Le Héron pourpré (Ardea purpurea) est observé à 3 reprises, les 03 et 18/04 et le 07/05. Après le passage de 3 ex. en février, de 1 à 3 Cigognes blanches (Ciconia ciconia) seront encore observées ici et là durant tout le printemps. Un pic de passage a lieu fin mars avec notamment un groupe de 50 ex. en vol le 26/03 à Beauvechain. Encore un dernier groupe de 17 ex. le 27/04. Quant à la Cigogne noire (Ciconia nigra), 1 à 2 ex. sont vus à 5 reprises à partir du 11/04 en divers lieux.
Héron pourpré – Bernard Danhaive
Concernant les rapaces, pour le Milan noir (Milvus migrans), après une première donnée le 22/03, les observations vont se multiplier durant la période de migration, au point de quasiment tripler les données de 2019 et de 2018. On ne peut exclure une meilleure perception de la migration réelle en raison de « l’effet Covid » dont nous parlions plus haut. Très bon printemps pour le Busard pâle (Circus macrorus) avec un séjour prolongé de deux oiseaux, un individu de deuxième année du 7 au 15/04 à Houtain-le-Val et un mâle de deuxième année présent depuis le 16/05 dans la zone de Neerheylissem, Linsmeau et Laar en Brabant flamand. Remarquons que cette zone fait l’objet de différentes mesures notamment en faveur du Bruant proyer. Par contre, à peine deux données (+ une incertaine) pour le Busard cendré (Circus pygargus) ce printemps : une femelle le 07/05 à Houtain-le-Val et le 08/05 à Hamme-Mille. Pour le Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus), – à nouveau un effet du confinement ? – une petite dizaine d’observations, soit nettement plus que les années précédentes.
Busard pâle – Victor Claes – Neerheylissem 2020
Le passage de la Grue cendrée (Grus grus) débute en février et se prolonge durant tout le mois de mars avec un petit pic en dernière décade avec 3 groupes de plus de 20 ex. (max 30).
Le printemps nous a offert un beau passage de limicoles. Outre l’exceptionnelle Bécassine double dont nous parlions plus haut, nous avons pu en observer 19 espèces. Trois espèces nicheuses chez nous seront traitées plus loin. Remarquons l’attrait des sites de Spèche (mare temporaire) et des décanteurs de Genappe pour les migrateurs.
L’Echasse blanche (Himantopus himantopus), espèce méridionale en progression vers le nord, fait le bonheur des observateurs en avril, d’abord à Spèche, où jusqu’à 7 ex. sont observés en halte entre le 06 et le 08/04, puis aux décanteurs de Genappe, qui voient s’arrêter jusqu’à 3 ex. une semaine plus tard. Voir l’article à ce sujet. Comme l’an passé, des Avocettes élégantes (Recurvirostra avosetta) migratrices voyageant en groupe sont observées : 12 ex. le 18/04 à Bierges, puis 20 ex. le 04/05 à Clabecq. Pour le Pluvier doré(Pluvialis apricaria), on relève 2 observations de migrateurs en halte, respectivement 7 ex. le 04/04 dans la Plaine de Perwez-Thorembais et 5 ex. le 17/04 à Cortil-Noirmont.
Echasse blanche – Vincent Rasson
Concernant les scolopacidés, un Bécasseau variable (Calidris alpina) fait halte le 14/03 à Chaumont-Gistoux ; pour le Combattant varié (Philomachus pugnax), 1 ex. est vu à Genappe le 02/04, avant que Spèche n’attire 2 femelles le 09/04, suivies d’une seule le 25/04 ; le Chevalier sylvain (Tringa glareola) est observé en halte du 04/04 au début mai sur 3 sites (Genappe, Spèche et Lasne) ; le Chevalier culblanc (Tringa ochropus) est mentionné durant toute la période sur de nombreux sites, isolément ou en petits groupes ; le Chevalier gambette (Tringa totanus) est observé le plus souvent isolément entre mi-mars et mi-mai, sur 6 sites différents dont Genappe ; 1 Chevalier arlequin (Tringa erythropus) adulte en plumage nuptial est observé le 25/04 à Spèche ; pour le Chevalier aboyeur (Tringa nebularia), des migrateurs en halte sont observés isolément ou en petits groupes (jusqu’à 4 ex.) de la mi-avril à fin mai, sur 6 sites ; le Chevalier guignette (Actitis hypoleucos) est observé à partir de la mi-avril sur de nombreux sites ; 2 ex. de Courlis cendré (Numenius arquata) sont vus en vol vers le nord le 11/04 à Bossut-Gottechain ; pour le Courlis corlieu (Numenius phaeopus), plusieurs ex. sont signalés en vol nocturne vers le nord le 02/05 à Bossut-Gottechain. Quatre observations d’une Bécassine sourde(Lymnocryptes minimus) ont eu lieuentre fin mars et début avril à Braine-l’Alleud, dans les Prés humides du Baillois, à Ohain et à Lasne-Chapelle-Saint-Lambert, et la Bécassine des marais (Gallinago gallinago) est observée seule ou en petits groupes en mars et avril sur 8 sites différents ; le 23/04, un ex. est noté chantant aux décanteurs de Genappe.
Chevalier sylvain – Philippe Selke
Un Goéland leucophée (Larus michahellis) adulte est signalé aux étangs de Pécrot le 29 mai.
Une seule observation de Guêpier d’Europe(Merops apiaster), espèce dont le passage est devenu annuel chez nous depuis 2015, avec 3 ex. passant en vol vers le nord le 05/05 à Wauthier-Braine. D’autre part, le Torcol fourmilier (Jynx torquilla) a été observé à 5 reprises entre le 13 et le 22/04 sur 5 sites différents.
Chez les passereaux, 2 observations d’une Alouette lulu (Lullula arborea) en vol le 07/03, à Wauthier-Braine et Thorembais-les-Béguines ;
Alouette lulu – Philippe Vanmeerbeeck
1 seule observation de Pipit rousseline (Anthus campestris), espèce devenue annuelle depuis 2007, avec 1 ex. le 10/04 aux décanteurs de Genappe ; des groupes de taille variable de Pipit farlouse (Anthus pratensis) dès le début mars, en halte ou en passage migratoire actif avec un maximum de 80 ex. ; 8 observations de Rossignol philomèle (Luscinia megarhynchos) entre le 08/04 et le 23/05 ; première mention d’un couple de Tarier des prés (Saxicola rubetra) en halte le 12/04 à Rosières et ensuite quelques mentions jusqu’à la mi mai ;
Tarier des prés – Bruno Marchal – Mont-Saint-Guibert
nombreuses observations de Traquet motteux (Oenanthe oenanthe) entre le 24/03 et le 21/05, généralement d’individus isolés ou en petits nombres, mais aussi en groupes plus importants de 8 et 6 ex. ; passage remarqué du Merle à plastron (Turdus torquatus) avec 25 ex. observés durant tout le mois d’avril en différents endroits de la province.
Merle à plastron – Marc Fasol – Sart-Dames-Avelines
Encore une année de grande rareté pour la Locustelle tachetée (Locustella naevia) avec 3 chanteurs mentionnés mais sans cantonnement à Néthen, Tourinnes-la-Grosse et aux décanteurs de Genappe.
Concernant les laniidés, il y a 2 observations de Pie-grièche écorcheur(Lanius collurio) à Jodoigne, 2 ex. dans une haie d’aubépines et de prunelliers vers Piétrain le 19/04 et un mâle chantant près de Mélin le 07/05, et 1 Pie-grièche grise (Lanius excubitor) mâle adulte se nourrit à Opheylissem le 19/05.
Piegrièche écorcheur – Pierre Peignois
Le Loriot d’Europe (Oriolus oriolus) a été entendu à deux reprises à Chastre en avril et encore 2 fois en mai. Toujours en mai, encore 2 contacts d’1 ex. à Limal et 1 à Wauthier-Braine. Ces observations n’ont pas été renouvelées, sans doute s’agissait-il de passages tardifs.
Remarquons encore 3 observations de Serin cini (Serinus serinus) en mars à Hévillers et Bossut-Gottechain.
Le séjour et la nidification des sédentaires et des estivants
Vous trouverez ci-dessous les nicheurs potentiels, qu’ils soient sédentaires ou visiteurs d’été et que la nidification ait pu être confirmée ou non.
Du côté des anatidés, des jeunes sont mentionnés chez le Cygne tuberculé (Cygnus olor), le Cygne noir (Cygnus atratus), l’Oie cendrée (Anser anser), la Bernache du Canada (Branta canadensis), la Bernache nonnette (Branta leucopsis), l’Ouette d’Egypte (Alopochen aegyptiaca), le Canard colvert (Anas platyrhynchos) et le Canard chipeau (Anas strepera).
Une première Caille des blés (Coturnix coturnix) chante le 7 mai à Houtain-le-Val, est réentendue 2 jours plus tard mais plus après, ce qui laisse supposer qu’il s’agissait d’un individu en passage. En tout 9 contacts durant la période concernée, surtout en dernière décade de mai. D’autres observations seront encore rapportées en juin.
Pour le Grèbe à cou noir (Podiceps nigricollis), aucune nidification n’a eu lieu aux décanteurs de Genappe cette année. Par contre, première pour le lac de Louvain-la-Neuve, un couple y élève 4 jeunes ! Voir l’article à ce sujet. Des héronnières de Héron cendré (Ardea cinerea) sont renseignées pour 4 sites, à Jodoigne (15 à 25 nids le 29/04), à Genappe (3 nids dans la cressonnière mais qui seront abandonnés), à Chaumont-Gistoux (12 nids le 01/05) et à Court-St-Etienne.
Héron cendré – Bernard Danhaive – Genval
Du côté des rapaces, retour du Busard des roseaux (Circus aeruginosus) à partir du 14/03, du Faucon hobereau (Falco subbuteo) à partir du 13/04 et de la Bondrée apivore (Pernis apivorus) à partir du 09/05. Pour le Milan royal (Milvus milvus), les observations sont de plus en plus nombreuses et régulières. Ce majestueux rapace pourrait-il un jour nicher en Brabant wallon ? Pourquoi pas, puisqu’un couple a réussi sa nidification en Brabant flamand en 2014 (source : Ons Vogelblad, octobre-novembre 2019, n°123). Le Faucon pèlerin (Falco peregrinus) niche à nouveau aux décanteurs de Genappe (2 jeunes), à Dongelberg (4 jeunes) et pour la première fois à Wavre (église Saint-Jean-Baptiste – 2 jeunes) ; nidification également à Sart-Dames-Avelines (au château d’eau – au moins 1 jeune).
Faucon hobereau – Didier Kint
Concernant les limicoles, sur le site habituel de l’Huîtrier pie (Haematopus ostralegus) à Nivelles, 1 ex. est observé le 14/03 puis 2 ex. le 22/03. Plus rien par la suite mais 2 ex. en juillet, sans preuve de nidification. Le 17/05, 1 ex. en halte aux étangs de Bierges. Des Pluviers petit-gravelot (Charadrius dubius) isolés ou en couple sont signalés à partir du 16/03 sur une petite dizaine de sites mais aucun comportement nuptial n’est noté. A la sablière de Mont-Saint-Guibert, lors d’une visite début mai, pas le moindre nicheur contacté. Des parades et comportements territoriaux de Vanneau huppé (Vanellus vanellus) sont notés à partir de la mi-avril. 5 nids totalisant 14 poussins sont dénombrés aux décanteurs de Genappe. En dehors de ce site, un seul nid est signalé, le 14/05 à Corbais, mais aucun pullus n’est signalé. Une Bécasse des bois (Scolopax rusticola) est présente le 04/04 aux décanteurs de Genappe, puis l’espèce est notée en croûle sur 2 sites en mai.
Vanneau huppé – Bernard Danhaive
La taille des groupes de Mouettes rieuses (Chroicocephalus ridibundus) ne cesse de diminuer par rapport à l’hiver, même si le 06/03 un groupe considérable d’une centaine d’individus est encore présent aux étangs de Zétrud-Lumay, groupe dont le nombre d’ex. diminue à 50 le 06/04 et à 20 le 17/04. Le seul site où l’espèce niche se trouve aux décanteurs de Genappe. Le 02/04, 150 individus sont signalés, et le 10/04, première construction de nid. Le nombre de nids occupés est de 88 le 23/04 et 107 le 16/05. Le 23/05, il y a déjà une petite centaine de juvéniles qui quittent le nid.
Une telle quantité de nids n’a été possible que grâce à des aménagements adaptés qui ont été faits durant l’hiver 2015-2016. La quantité de nids occupés a l’air stable par rapport à 2019 après une forte augmentation, d’où l’hypothèse que la capacité maximale du site aurait été atteinte ?
Retour de la Tourterelle des bois(Streptopelia turtur) le 23/04 à la base aérienne de Beauvechain. Les effectifs sont extrêmement maigres : une quinzaine d’observations de chanteurs dans les régions de Tourinnes-la-Grosse/Beauvechain/Nodebais et une seule ailleurs, à Court-Saint-Etienne dans une volière (!). Premier chanteur de Coucou gris (Cuculus canorus) le 07/04 à Dongelberg. Ensuite des chanteurs sont régulièrement signalés. Un couple est observé à Pécrot.
Tourterelle des bois – Vincent Rasson
Apparemment, une seule nidification réussie de Grand-duc d’Europe (Bubo bubo) cette année, mais des tentatives sur plusieurs sites dont une au sol en forêt, ce qui est remarquable.
Nombre d’observations doublé par rapport aux années précédentes pour le Pic noir (Dryocopus martius), le Pic vert (Picus viridis) et le Pic épeiche (Dendrocopos major). « Effet Covid» très probable. Un nid de Pic mar (Dendrocopos medius) avec des poussins à partir du 21/05 dans le bois de Lauzelle à Ottignies et construction de nid de Pic épeichette (Dendrocopos minor) le 07/03 à La Hulpe ; un couple paradant est observé à Bossut-Gottechain fin mars.
Du côté des hirondelles, les premières Hirondelles de rivage (Riparia riparia) sont signalées le 05/04 sur la Dyle entre Pécrot et Néthen et à la sablière de Mont-Saint-Guibert. Les retours se généralisent à partir du 17/04. A la sablière de Mont-Saint-Guibert, 80 terriers sont déjà creusés sur une nouvelle zone le 21/04, les anciennes zones semblant abandonnées. Fin mai, 3 colonies y sont actives (2 nouvelles et une ancienne) mais aucun jeune n’est encore vu. Concernant les autres colonies brabançonnes, seule celle de Mellery voit de 1 à 4 ex. entre le 19/04 et le 05/05 mais il n’y a pas encore de mention de nidification. La première Hirondelle rustique(Hirundo rustica) est signalée à Pécrot le 21/03. Les retours se généralisent ensuite progressivement. Une quinzaine de sites de nidification sont mentionnés à partir du 06/04. Du transport de nourriture ou la présence de jeunes sont observés à partir du 31/05. Première observation d’1 ex. d’Hirondelle de fenêtre (Delichon urbicum) le 05/04 à Dongelberg et première mention de comportement territorial le 02/05. Des nids occupés sont observés à partir du 10/04 et des jeunes à partir de fin mai.
Hirondelle rustique – Didier Kint
Première parade nuptiale de Bergeronnette grise (Motacilla alba alba) le 09/03, premier transport de nourriture ou d’un sac fécal le 26/04 à Roux-Miroir et premiers jeunes à l’envol le 14/05 à La Hulpe. Premier retour de Bergeronnette printanière (Motacilla flava flava) à Mont-Saint-Guibert le 03/04, un peu plus tard que les années précédentes. Ensuite les observations se multiplient, généralement d’ex. isolés ou en très petits groupes. Notons 4 groupes plus importants, en halte, jusqu’à 30 ex. maximum. Le premier comportement territorial est observé le 09/04. Un seul juvénile sorti du nid est mentionné durant la période, le 25/05 à Marbais. Premier chant de Bergeronnette des ruisseaux (Motacilla cinerea) le 13/03 à Wauthier-Braine ; premier indice d’une nidification réussie le 12/04 à Hévillers et premier juvénile le 06/05 le long de la Lasne, entre Lasne et Rosières. D’autres juvéniles seront observés durant le mois de mai sur 4 autres sites.
Bergeronnette des ruisseaux – Pierre Peignois
Une très bonne nouvelle : la nidification probable du Pipit des arbres (Anthus trivialis) cette année. Cantonnement de 1 à 3 oiseaux dans la même zone à Court-Saint-Etienne depuis le 10/04 avec des comportements indiquant une nidification probable : chant, territoire occupé, cri d’alarme. Aucune preuve n’a pu être apportée, mais les oiseaux seront encore observés jusque fin juin.
Une seule observation d’un Cincle plongeur (Cinclus cinclus) le 01/03 à Villers-la-Ville.
Chez les muscicapidés, une Gorgebleue à miroir (Luscinia svecica) est repérée le 10/04 à Bossut-Gottechain et 2 ex. sont suivis durant les mois d’avril et mai à Pécrot où la nidification sera prouvée ultérieurement. Un premier Rougequeue à front blanc (Phoenicurus phoenicurus)est vu le 06/04 à Waterloo, ensuite sa présence est notée sur une douzaine de sites ; une femelle nourrissant un jeune est vue le 17/05 à Néthen. Un rare hybride Rougequeue noir X Rougequeue à front blanc (Phoenicurus ochruros X Phoenicurus phoenicurus) est repéré à Ottignies en mai ; une femelle de Rougequeue noir est observée à proximité. Voir l’article à ce sujet. Quelques couples de Tarier pâtre(Saxicola torquatus) cantonnés sont repérés à Beauvechain le 23/04 et le 17/05, et à Villers-la-Ville le 26/04.
Rougequeue à front blanc – Nathalie Annoye
Concernant les sylviidés, le premier chanteur de Fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla) est entendu 17/03 et le premier juvénile sort du nid le 22/05. Pour la Fauvette des jardins (Sylvia borin), le premier chanteur est noté aux décanteurs de Genappe le 10/04 où la plus grande densité est obtenue avec 11 chanteurs le 16/05. Les 2 premières Fauvettes grisettes (Sylvia communis) sont entendues le 07/04 à Beauvechain. Pointons 30 chanteurs sur le site des décanteurs de Genappe le 09/05. Quant à la Fauvette babillarde (Sylvia curruca), la plus rare et discrète de nos fauvettes, elle est notée pour la première fois aux décanteurs de Genappe le 15/04. Le nombre de mentions (51) de l’espèce est en diminution par rapport à 2019… Par contre, bonne année pour le Phragmite des joncs (Acrocephalus schoenobaenus) avec 21 mentions (5 en 2019), sur 4 sites différents, et 1 premier ex. entendu à Gastuche le 08/04. Un maximum de 2 chanteurs a été noté à l’étang de Pécrot (du 12/04 au 29/05) où la nidification est probable.
Fauvette des jardins – Marc Fasol
La Bouscarle de Cetti (Cettia cetti) est présente sur 20 sites (9 en 2019) avec un maximum de 8 chanteurs à l’étang de Pécrot, 6 à Pécrot-Chaussée et 5 dans les marais de Rosières. L’espèce est en augmentation notable avec au total 38 chanteurs.
La pression d’observation accrue à la suite du confinement est manifeste dans les milieux humides et c’est le cas aussi pour la bouscarle : 363 observations répertoriées contre 126 en 2019 sur la période !
L’espèce est en augmentation sensible dans le bassin de la Dyle de la province : 38 chanteurs au printemps 2020 versus 23 chanteurs en 2019, 14 en 2018, 15 en 2017, 13 à 14 en 2016 et 10 à 12 en 2015.
Observations de 2005 à 2020 (05.09.2020) en Brabant wallon – Source : Observations.be
L’espèce d’origine méridionale est d’apparition assez récente en Brabant wallon et ses effectifs ont augmenté à partir de la zone noyau située à Pécrot, Pécrot-Chaussée et Néthen.
Retour du premier chanteur de Rousserolle effarvatte (Acrocephalus scirpaceus) à Gastuche le 18/04. Le site des décanteurs de Genappe a hébergé au moins 9 cantons, l’étang de Pécrot 6, et celui du Gris Moulin à La Hulpe, de même que le site de Pécrot-Chaussée, 5. Quant à la Rousserolle verderolle (Acrocephalus palustris), 1 ex. très hâtif est entendu à Beauvechain le 16/04 et le premier chanteur est noté aux décanteurs de Genappe le 01/05. Ceux-ci abritent la plus belle population de la province : 32 cantons répertoriés soit plus qu’en 2019 (25 cantons).
Rousserolle effarvatte – Bernard Danhaive
Des mentions uniques d’Hypolaïs polyglotte(Hippolais polyglotta) sur 5 sites, ce qui est assez remarquable, mais sans cantonnement. Un meilleur suivi des chanteurs et des enregistrements seraient nécessaires pour confirmer les identifications. Quant à l’Hypolaïs ictérine (Hippolais icterina), un premier chanteur très hâtif à Ramillies-Offus le 16/04, puis les autres à partir du 06/05. L’ictérine est mentionnée sur 17 sites en mai.
Le premier Pouillot fitis (Phylloscopus trochilus) chanteur est entendu le 18/03. L’espèce est régulièrement entendue au cours de la période. 3 cantons sont rapportés au bois de la Bruyère du Sart à Court-Saint-Etienne le 30/05. Le Pouillot véloce (Phylloscopus collybita) est l’espèce la plus rapportée au printemps avec 1271 mentions ! Le premier chanteur a été entendu le 14/02 déjà. On notera l’absence du Pouillot siffleur (Phylloscopus sibilatrix) dont la présence est vraiment fluctuante (1 mention en 2019 et 27 en 2018).
Premier Roitelet à triple bandeau (Regulus ignicapillus) chanteur le 01/03. Le nombre de mentions est en diminution par rapport à 2019.
Roitelet à triple bandeau – Jules Fouarge
Un Grand Corbeau (Corvus corax) est observé en vol entre le 07/03 et le 07/05, 3 fois à Hamme-Mille, 2 fois à Court-Saint-Etienne et 1 fois à Villers-la-Ville.
Concernant les fringilles, des jeunes sont détectés chez la Linotte mélodieuse (Carduelis cannabina) et le Verdier d’Europe (Chloris chloris). Notons encore des observations de Bec-croisé des sapins (Loxia curvirostra) les 26/03 et 06/04, un groupe de 7 ex. passant en vol le 28/05 et, enfin, un autre vol, fort de 6 ex. le 31/05.
Quant au Bruant proyer (Miliaria calandra), de petits groupes de 3 à 7 ex. sont pointés dans l’est de la province à Jodoigne, Neerheylissem et Glimes en avril et en mai. 12 ex. sont observés lors du suivi du 29/04 de la plaine de Perwez-Thorembais. Le premier Bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus) chanteur est entendu à Pécrot le 07/03. L’espèce est localisée dans les zones humides avec un maximum de 3 chanteurs à Genappe le 09/05 et 2 chanteurs à Pécrot le 15/05. La construction d’un nid est observée à Baisy-Thy le 25/04.
Bruant des roseaux – Didier Kint
Cette synthèse est basée sur les données du site web observations.be. En tout, 189 espèces ont été contactées en Brabant wallon durant la période. Nous n’avons repris que celles pour lesquelles des données pertinentes existaient par rapport au passage prénuptial, à la nidification ou aux manifestations territoriales de l’espèce au printemps.