Fiche 18 : La Chouette hulotte

Auteurs : Philippe Hermand et Vincent Rasson
Photo d'entête : Catherine Daout
Article publié en 2010 dans le Bruant Wallon n°6

Nous attirons votre attention sur le fait que les informations contenues dans cet article datent d’il y a 11 ans. La nature a bien sûr évolué durant cette période…

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Chouette hulotte – Strix aluco

Taille : 37 – 43 cm
Envergure : 81 – 96 cm
Poids : 331 – 695 gr
Longévité : jusqu’à 18 ans

Description

La Chouette hulotte est également connue sous le nom de chat-huant, mot dérivant du moyen français chouan, lui-même issu du mot gaulois signifiant hibou.

C’est un rapace nocturne de taille moyenne. Son vol est direct avec des coups d’ailes rapides entrecoupés souvent de longs planés. Les ailes sont relativement courtes, arrondies et uniformément sombres. La hulotte est trapue. La tête, dépourvue d’aigrettes, est grosse et ronde. La face est de couleur unie. Les yeux sont grands et noirs. Deux bandes pâles sont visibles sur la calotte.

En fonction de la zone géographique, la teinte générale du plumage varie du roux au gris, voire au brun foncé, avec de fines rayures sombres.

Habitat

La hulotte affectionne les milieux semi-boisés : les bois pourvus de clairières, les parcs et grands jardins (même en ville), les paysages bocagers ; avec une prédilection pour les grands arbres feuillus, plus riches en cavités que les conifères. Elle s’accommode sans problème de la proximité de l’homme.

Comportement

L’activité de la hulotte débute 20 à 30 minutes après le coucher du soleil et se prolonge jusqu’au lever. Opportuniste, elle chasse tout ce qui se présente : mollusques, insectes, amphibiens, poissons, oiseaux, rongeurs,… avec toutefois des préférences, en fonction de la saison ou de l’habitat. Ainsi, la hulotte « des campagnes » se nourrit principalement de rongeurs et en particulier de campagnols. La hulotte « des villes » est surtout un prédateur d’oiseaux.

Nocturne le plus fort dans nos régions, en dehors bien sûr du grand-duc, la Chouette hulotte peut s’attaquer à de jeunes hiboux et des petits rapaces diurnes comme le Faucon crécerelle.

C’est par le chant typique du mâle, le hululement, que la présence de la hulotte se manifeste le plus souvent. Ce chant débute par un son détaché, « hououh », auquel fait suite un vibrant « hou, houououououh ». Emis toute l’année (parfois par la femelle), c’est surtout en hiver, en période nuptiale, qu’il se fait entendre.

Le lieu de ponte est le plus souvent une cavité dans un arbre, plus rarement un ancien nid de Corvidé, de rapace diurne ou d’écureuil. La hulotte peut également nicher dans des greniers, des granges… Entre 2 et 4 œufs sont pondus, parfois dès décembre, mais surtout durant la seconde moitié de mars. L’incubation dure 4 semaines. Les jeunes restent au nid pendant 28 à 39 jours puis quittent celui-ci sans s’éloigner de plus de 100-150 mètres. Les parents continuent à s’occuper d’eux durant environ 3 mois, n’hésitant pas à attaquer les humains qui s’approcheraient trop. Ensuite, les jeunes se dispersent, parfois à plus de 200 km du lieu de leur naissance. Il n’y pas de seconde ponte.

En Brabant wallon

D’après la carte de l’Atlas des Oiseaux Nicheurs de Wallonie, la hulotte est le rapace nocturne le mieux représenté en Brabant wallon après la chevêche et devant le Hibou moyen-duc.

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Carte de répartition des nicheurs en Wallonie – Source : Atlas des oiseaux nicheurs de Wallonie 2001-2007