Fiche 16 : La Chevêche d’Athéna

Auteurs : Philippe Hermand et Vincent Rasson
Photo d'entête : Vincent Rasson
Article publié en 2010 dans le Bruant Wallon n°6

Nous attirons votre attention sur le fait que les informations contenues dans cet article datent d’il y a 11 ans. La nature a bien sûr évolué durant cette période…

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Chevêche d’Athéna – Athene noctua

Taille : 21 – 23 cm
Envergure : 54 – 58 cm
Poids : 140 – 200 gr
Longévité : jusqu’à 10 ans

Description

C’est le plus petit rapace nocturne de notre région. Il n’est pas rare de l’observer, en fin de journée sur un piquet de clôture, un poteau électrique ou au faîte d’un bâtiment.

Son plumage décline les tons bruns jusqu’au gris. Des taches blanches parsèment tout son corps. Ces tonalités lui permettre de se fondre dans le paysage. Sa tête est large, aplatie, marquée par des sourcils blancs nets qui encadrent des yeux jaunes bien visibles. Cela lui donne un regard profond qui lui a valu d’être associée à la déesse Athéna qui représentait la connaissance et l’intelligence. Son bec est court et crochu.

Découpée sur le ciel, sa silhouette paraît trapue ; alertée, elle se redresse et l’on peut voir ses pattes robustes. Elle montre son inquiétude par des petits mouvements saccadés de bas en haut Son vol est plutôt bref et très onduleux, à la manière d’un pic. A terre, elle se déplace avec aisance en marchant ou en sautillant.

Il n’y a pas de dimorphisme sexuel. La tonalité de son plumage connaît de grandes variétés géographiques : il peut en effet aller du plus foncé au plus clair.

Habitat

La chevêche apprécie avant tout les espaces dégagés. Dans notre province, elle fréquente essentiellement les prairies, les vergers et les grands jardins. Ailleurs, on la rencontre dans des endroits cultivés ou semidésertiques parsemés de rochers.

Elle niche dans des cavités d’arbres, fruitiers ou saules têtards, mais aussi dans des anfractuosités de granges et de vieux bâtiments. Elle apprécie aussi les nichoirs artificiels.

Sédentaire, elle se montre très attachée à un territoire peu étendu. Elle est donc très dépendante des ressources de son terrain de chasse.

Comportement

Le cri perçant de la Chevêche d’Athéna est très caractéristique et lui a valu longtemps une réputation morbide. Il s’agit d’un miaulement décliné en deux notes produit aussi bien par le mâle que par la femelle.

Le chant du mâle est plus doux, plus flûté une sorte de houuuik. La gamme vocale est très étendue, car les cris d’alerte sont nombreux, sans compter les sifflements des jeunes qui appellent les adultes. Certains observateurs n’hésitent pas à prétendre qu’ils peuvent à l’oreille, reconnaître « leur » chevêche.

Elle n’est pas dérangée par la lumière du jour et se laisse ainsi observer en pleine lumière. C’est au crépuscule qu’elle se montre la plus active. Elle se nourrit d’insectes, de petits rongeurs et de batraciens. La plupart du temps, pour se nourrir, elle se perche sur un piquet peu élevé, d’où elle guette avec patience. Lorsque surgit une proie, elle se laisse tomber et cloue celle-ci au sol. Au vol, il lui arrive de capturer des insectes et au sol elle apprécie déterrer des vers de terre.

Les couples se forment dès la fin novembre et l’accouplement a lieu à partir du mois de mars. Début mai, la femelle pond 4-5 œufs qu’elle va couver durant un mois. Commence alors, pour les parents, la recherche inlassable de nourriture pour les jeunes.

En Brabant wallon

D’après la carte de l’Atlas des Oiseaux Nicheurs de Wallonie, la chevêche est présente sur la majeure partie du Brabant wallon. C’est le rapace nocturne présentant le plus grand nombre de couples nicheurs dans la province.

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Carte de répartition des nicheurs en Wallonie – Source : Atlas des oiseaux nicheurs de Wallonie 2001-2007