Les rapaces nocturnes

Auteurs : Philippe Hermand et Vincent Rasson
Photo d'entête : Hibou moyen-duc - Nicolas Rasson
Article publié en 2010 dans le Bruant Wallon n°6

Nous attirons votre attention sur le fait que les informations contenues dans cet article datent d’il y a 11 ans. La nature a bien sûr évolué durant cette période…

La fascination qu’exercent les rapaces nocturnes sur notre imaginaire est très forte. En effet, que serait la nuit sans leur présence sonore ? Pourtant, ils ont longtemps été victimes de superstitions morbides et absurdes. Le temps est loin heureusement où, pour conjurer le malheur, ils étaient cloués sur les portes des granges. Pour autant leur situation n’est pas réjouissante, notamment en Brabant wallon, car la perte d’habitats et la destruction des micro-mammifères rendent leur statut relativement précaire.

Les rapaces nocturnes présents en Brabant wallon appartiennent à deux familles, les Tytonidés (l’Effraie des clochers) et les Strigidés (les autres).

Chouettes et hiboux, outre leurs mœurs crépusculaires et nocturnes, ont en commun une tête ronde, une face plate, un bec crochu très court et un vol souple et silencieux. Il n’y a pas de dimorphisme sexuel.

Quatre espèces surtout se partagent la nuit dans notre région : la Chevêche d’Athéna, le Hibou moyen-duc, la Chouette hulotte et l’Effraie des clochers. Le Grand-Duc d’Europe fait de rares apparitions, et il arrive au Hibou des Marais de faire l’une ou l’autre escale hivernale dans nos campagnes brabançonnes.

Vers les fiches détaillées :

Fiche 16 : La Chevêche d’Athéna

Fiche 17 : Le Hibou moyen-duc

Fiche 18 : La Chouette hulotte

Fiche 19 : L’Effraie des clochers

Les rapaces nocturnes plus rares

cheveche
Chevêche d’Athéna – Vincent Rasson

Des prédateurs bien outillés !

Les hiboux et autres chouettes ont développé de nombreuses adaptations qui en font des chasseurs nocturnes très efficaces :

  • Les dentures des barbes extérieures des ailes, en amortissant le bruit des battements, leur permettent de voler silencieusement et de fondre par surprise sur leurs proies. A ce dispositif s’ajoute le fait que la surface des plumes est veloutée, ce qui supprime les frottements.
  • Leur disque facial fonctionne comme une parabole qui aide à capter le moindre bruissement. En outre, les deux orifices auriculaires, étant situés à des hauteurs différentes, perçoivent les sons avec un écart de 0.00003 seconde, ce qui permet au nocturne de localiser avec précision la proie éventuelle, sauf si le bruit se produit en face.
  • Les gros yeux tubulaires, le cristallin très développé et la richesse de la rétine en bâtonnets rendraient la vue des nocturnes 10 à 100 fois plus sensible à la lumière que la nôtre (sensibilité toutefois controversée, qu’il faudrait diminuer d’un facteur 10 selon certaines études). L’immobilisme des yeux restreint le champ visuel à 160° dont 50 à 60° de vision binoculaire. Il est compensé par l’extrême mobilité de la tête (270° autour de l’axe du cou et 180° en inclinaison). Ajoutons que la vue de près est faible, ce qui oblige le nocturne à tâter sa proie avec le bec et les vibrisses (plumes réduites entourant le bec, très sensibles au toucher) pour pouvoir l’avaler.

Sources

  • BAUDVIN H. et al., Les rapaces nocturnes
  • BEAMAN M. et MADGE S., Guide encyclopédique des oiseaux du Paléarctique occidental
  • DEVILLERS P. et al., Atlas des Oiseaux nicheurs de Belgique
  • GEROUDET P., Les Rapaces diurnes et nocturnes d’Europe
  • HUME B., Oiseaux de France et d’Europe
  • JONSSON L., Les Oiseaux d’Europe
  • SCHMID H., Oiseaux de proie diurnes et nocturnes
  • SVENSSON L. et al., Le guide ornitho
  • Commission d’Homologation
  • www.noctua.org
  • www.observations.be