L’Alouette des champs

Auteur : Thierry Maniquet
Photo d'entête : Alouette des champs - Hélécine - Victor Claes
Article publié en 2010 dans le Bruant Wallon n°6

Nous attirons votre attention sur le fait que les informations contenues dans cet article ont 10 ans. La nature a bien sûr évolué durant cette période…

Annonciatrice du printemps, l’Alouette des champs s’élance dans le ciel, s’égosillant dès le début d’une belle journée de février-mars.
Mais vous êtes-vous déjà demandé pourquoi elle s’élève si haut, pour inévitablement redescendre à terre ?

C’est qu’autrefois, son vol lui avait valu la réputation d’emmener les âmes des défunts au paradis. Elle en gardait même les portes, dit-on, jusqu’à ce que Dieu, agacé par son chant, finisse par la remplacer par Saint-Pierre.
Depuis lors, elle n’arrête pas de refaire le chemin vers le ciel ….. pour trouver porte close et redescendre en chantant son dépit.
Symbole de la Gaule, avant le coq, ses ailes ornaient les casques de légions romaines particulières, sortes d’unités spéciales composées de Gaulois et créées par Jules César à son retour de sa victoire en Gaule.

Oiseau autrefois omniprésent dans nos campagnes, il est par ailleurs logique qu’ayant été associée à Dieu, elle soit invoquée pour protéger les récoltes. Ainsi, autrefois, les paysans l’imploraient de leurs suppliques :
« Alouette du printemps
Prie le Bon Dieu, qu’il fasse beau temps
Pour faire pousser du bon froment
Pour faire du bon pain blanc
Pour tous ces petits enfants ».

Par ailleurs, dans la météorologie populaire, son comportement le jour de la Chandeleur permettait de prédire le temps pour les six semaines à venir : si l’alouette montait à la Chandeleur, elle redescendait pour six semaines (càd qu’il allait faire tellement mauvais qu’elle ne pourrait plus monter dans les airs).

Aujourd’hui, le paysage et les méthodes agricoles ont tellement changé que l’on est bien content d’entendre encore le chant de l’alouette dans les airs, et tant pis si certaines fois ce chant est, selon ce dicton, annonciateur de mauvais temps : sa seule présence est pour nous signe de bonheur.

Sources

  • B. BERTRAND, Le Bestiaire sauvage, Histoires et légendes des animaux de nos campagnes, Plume de Carotte, Toulouse, 2006, P. 68
  • B. BATAILLE, T. WALOT et A. LE ROI, Les oiseaux nicheurs des plaines de cultures, Service Public de Wallonie, Collection Agrinature n°3, Namur, 2009, P. 59