Auteur : Nicolas Dutoit Photo d'entête : Rousserole verderolle - Genappe - Dimitri Crickillon Article publié en 2010 dans le Bruant Wallon n°7
Nous attirons votre attention sur le fait que les informations contenues dans cette série datent d’il y a 12 ans. La nature a bien sûr évolué durant cette période…
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Rousserolle verderolle– Acrocephalus
palustris
Longueur : 12-13 cm
Envergure : 19 cm
Poids : 10 à 15 g
Longévité : jusqu’à 8 ans
Statut liste rouge de Wallonie 2020 : quasi menacée
Bien que la Rousserolle verderolle ne soit pas considérée comme une fauvette aquatique puisqu’elle ne niche pas spécifiquement aux abords des zones humides, sa
grande ressemblance physique et donc le risque de confusion avec la Rousserolle effarvate nous incitent à la traiter également.
Description
La Rousserolle verderolle ressemble comme deux gouttes d’eau à la Rousserolle effarvatte et l’identification des deux espèces uniquement sur base des critères visuels est complexe et doit être réservée aux spécialistes. Le meilleur (voire le seul) critère fiable est le chant qui est totalement différent de celui de sa proche cousine.
Les deux espèces s’établissent également dans des habitats différents : les roseaux pour l’effarvatte et les buissons, haies et champs d’orties pour la verderolle.
Cependant, il est bon de rester prudent avec ce critère, surtout lors des périodes de migration. En effet, les deux espèces partagent les mêmes milieux lors de leurs haltes et si elles ne chantent pas, il est quasi impossible de pouvoir les identifier avec certitude.
Habitat
La Rousserolle verderolle affectionne les friches et les talus envahis d’orties, de ronces ou d’herbes folles ainsi que des espaces un peu plus fermés tels des
petits bosquets, jardins, haies.
Migratrice au long cours comme sa proche cousine, elle ne nous revient qu’à partir de la mi-mai pour déjà nous quitter en août ! C’est que ce petit oiseau qui niche dans toute l’Europe et la Russie passe l’hiver en Afrique du sud-est en franchissant le détroit du Bosphore !
Comportement
Le chant de la verderolle est un véritable récital. Il est mélodieux, extrêmement varié et composé d’une succession d’imitations de passereaux de différentes espèces. Les passereaux imités et leur ordre de passage dans le chant sont propres à chaque individu (pour l’oreille humaine) ce qui est loin d’être le cas pour la majorité des autres espèces d’oiseaux. Dans les passereaux les plus communément imités, notons
le Merle noir, les Mésanges bleue et charbonnière, la Grive musicienne, le Verdier, le Chardonneret, et de nombreuses espèces africaines rencontrées en hiver…
En Brabant wallon
Cette espèce, à la distribution très clairsemée dans toute la province, peut être localement abondante comme c’est le cas aux décanteurs de Genappe. En
effet, pas moins de 40-50 couples y nichent chaque année ce qui représente ni plus ni moins l’une des plus grandes densités de verderolles de Wallonie !
Cette espèce est également très fidèle à son site de reproduction. D’ailleurs, un oiseau adulte qui avait été bagué le 15 août 2004 aux décanteurs de Genappe a été recontrôlé nicheur le 14 juin 2008 sur ce même site (cf. Bruant Wallon n°3) !
