Auteur (texte et photos) : Hervé Paques Photo d'entête : Harle bièvre - Hervé Paques Article publié en décembre 2010 dans le Bruant Wallon n°9
Nous attirons votre attention sur le fait que les informations contenues dans cet article datent d’il y a 10 ans. La nature a bien sûr évolué durant cette période…
Cette rubrique a été lancée en septembre 2010. Voici ce qu’en disait l’auteur :
C’est une nouvelle rubrique qui est inaugurée dans ce numéro avec l’Almanach de l’ornithologie en Brabant wallon, j’ai nommé « le Wal’manach ». Nous passerons en revue les espèces-phares de chaque mois sans viser l’exhaustivité ni la précision des chroniques. Nous tenterons de répondre à la question qu’un ornitho se pose souvent : « Où aller et pour chercher quelles espèces ? ». Le style se veut télégraphique pour couvrir un maximum d’espèces et de milieux et ainsi offrir une lisibilité accrue. Bonnes découvertes !
Introduction
L’hiver est synonyme de froid, les oiseaux y sont sensibles, chacun à sa manière. Certains le fuient, d’autres l’affrontent. Les espèces se regroupent parfois entre-elles, comme les Anatidés et les mésanges. Les mangeoires sont installées et visitées assidûment, pour le plus grand bonheur des observateurs que nous sommes. Les activités se concentrent surtout sur les plans d’eau, de préférence libérés des glaces.
Une espèce mythique à rechercher sur les falaises et les grands édifices, c’est le Tichodrome échelette ! Cet habitant des montagnes descend en effet parfois jusqu’à nous… L’appel est lancé.
Dans le ciel…
A l’intérieur des terres, le passage migratoire s’épuise en décembre pour ne plus laisser passer que quelques grives, des ramiers, des fringilles, des Oies cendrées avec quelques Oies des moissons et la fameuse Buse pattue.

Près de l’eau…
Alors que les hivernants de chez nous sont déjà en place depuis plus d’un mois, c’est au tour des espèces plus nordiques de nous rejoindre. On peut alors trouver occasionnellement le grand Cygne chanteur, les Fuligule nyroca et milouinan, la Nette rousse, le Harle bièvre et le Garrot à oeil d’or. Encore plus rarement, le Harle piette, et même des macreuses et des plongeons peuvent se retrouver à l’intérieur des terres. Pour les plus chanceux encore, une Harelde boréale, on peut rêver…
Un montagnard descend nous voir chaque année dans les zones humides, il s’agit du Pipit spioncelle, qui restera près des bergeronnettes pour se nourrir. Durant tout l’hiver, il faudra aussi prendre garde aux Laridés, avec les difficultés d’identification que cela représente. De nombreuses troupes de Mouettes rieuses et de goélands fréquentent les plans d’eau, à scanner comme on dit. Les grèbes et les hérons peuvent aussi réserver de bonnes surprises…

Excepté le culblanc et le guignette qui hivernent parfois complètement, plus aucun chevalier ne se croise chez nous. La Bécassine sourde est à chercher. Très certainement sous-estimée ! Pas besoin de beaucoup d’eau pour la voir s’envoler à vos pieds !

A partir de janvier, ce sont les foulques et les gallinules qui atterriront sur nos petits étangs.
Au fond des bois…
C’est le moment de trouver un dortoir de Hiboux moyen-duc près de chez vous ! La Bécasse des bois se croise aussi fréquemment, même en dehors des zones boisées.
Sur les plaines…
Toujours bien regarder les groupes de Vanneaux huppés car s’y glissent parfois leurs cousins pluviers ou un Courlis cendré. Alouette des champs, les trois bruants, Linotte mélodieuse, Pipit Farlouse et Bergeronnette grise sont les principaux hivernants des plaines. Niveau rapaces : Busard Saint-Martin, Buse variable, Faucon crécerelle et Faucon émerillon se partagent la chasse. Seule une Buse pattue ou encore un Pygargue à queue blanche de passage pourront modifier cette liste. Des sous-espèces nordiques de choucas à nuque plus claire peuvent être vues.
Dans les haies…
Toujours dans cette logique des espèces nordiques qui nous rejoignent plus tard, les sizerins, Tarins des aulnes et Pinsons du Nord, arrivent en décembre. La star tant attendue étant le Jaseur boréal, ne venant jusqu’à nous qu’en cas de pénurie de nourriture chez lui. Ce qui nous ferait presque espérer des températures polaires…

Les courageux petits insectivores du jardin qui passent l’hiver chez nous sont : Accenteur mouchet, Troglodyte mignon, Rougegorge familier, les vraies mésanges et la mésange à longue queue. Rarement, un pouillot véloce, le Rougequeue noir ou une Fauvette à tête noire se laissent apercevoir pendant l’hiver. Les Grives litorne et mauvis parcourent activement nos campagnes à la recherche des plus grands vergers, des meilleurs fruits.
Sources
- www.Observations.be
- Formation Ornitho Aves/Natagora (N3 2009/2010)
- L’almanach des oiseaux (DELACHAUX ET NIESTLE, 2006)