Fiche 52 : La Sarcelle d’été

Auteur : Philippe Selke 
Photo d'entête : Sarcelle d'été - Philippe Selke

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Sarcelle d’été – Anas querquedula

Longueur : 41 cm
Envergure : 58 à 69 cm
Poids : 300 à 440 g
Longévité : 20 ans
Statut liste rouge de Wallonie 2010 : En danger critique

Description

Comme pour la Sarcelle d’hiver, le nom d’espèce querquedula serait une onomatopée d’une vocalisation, dans ce cas le chant typique du mâle. A peine plus grande que sa cousine, la Sarcelle d’été mâle a la tête brun-rouge traversée d’un grand croissant blanc juste au-dessus de l’œil. Le corps est brun avec les flancs gris et de magnifiques plumes noires et blanches sur le dos. La femelle, terne, ressemble à s’y méprendre à la femelle de la Sarcelle d’hiver mais sans le miroir alaire vert métallique, et avec une tache claire sur l’avant de l’aile. Les mâles en éclipse et les juvéniles ressemblent aux femelles adultes. En vol, les battements d’ailes sont très rapides et l’épaule bleu clair et le sourcil blanc des mâles sont bien visibles.

Habitat

De retour dans nos contrées dès fin mars-début avril (les mâles précédant les femelles), la Sarcelle d’été niche de préférence dans les marais d’eau douce, les prairies humides ou marécageuses comprenant des petites mares et les étangs de taille variable, généralement de faible surface. A cette période, elle est extrêmement discrète, ce qui ne facilite pas les comptages.

Comportement

Le nid, parfois situé à quelques dizaines de mètres de l’eau, est installé dans la végétation haute naturelle des prairies humides et des marais non exploités. La taille moyenne des pontes est de 8 à 9 œufs déposés à partir de début mai. Les éclosions ont lieu après 21-23 jours. Les canetons, nidifuges, sont aptes à l’envol à l’âge de cinq à six semaines. Le nombre moyen de jeunes par couple est de 6.

L’espèce est omnivore et consomme préférentiellement des proies végétales (graines) et animales (insectes, mollusques, crustacés, annélides). Pour se nourrir, elle nage en eau peu profonde, la tête au ras de l’eau ou faiblement immergée.

C’est le seul de nos canards qui quitte totalement l’Europe en hiver.  En dehors de la période de reproduction, la Sarcelle d’été est très grégaire et forme de grands rassemblements sur ses quartiers d’hivernage africains, au sud du Sahara.

En Belgique et dans en Brabant wallon

L’espèce était encore bien représentée comme nicheuse en Flandre dans les années 50 et 60, mais la population a connu une chute spectaculaire (de 90%) vers 1975. Depuis lors, les effectifs se sont un peu reconstitués pour atteindre 120 à 200 couples.

Statut en Wallonie : très rare, très localisé, en déclin. La population wallonne ne doit pas excéder 5 couples lors des meilleures années, tous situés à l’ouest de la Meuse.

Cette espèce a toujours été très localisée en Brabant wallon, dans la vallée de la Dyle et à Genappe (où elle a niché en 1998).
Aucune nidification certaine n’a été constatée durant la période Atlas, mais des indices de nidification probable ont été relevés à Nil-Saint-Vincent et à Laurensart-Gastuche.

Après la période Atlas, l’espèce n’a plus niché avec certitude en Brabant wallon. Cependant, 1 femelle et 3 mâles se sont cantonnés aux décanteurs de Genappe jusque fin mai 2009 et des accouplements ont été observés.