Fiche 50 : Le Canard siffleur

Auteur : Philippe Selke 
Photo d'entête : Canards siffleurs - Thomas Robert

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Canard siffleur- Anas penelope

Longueur : 51 cm
Envergure : 75 à 86 cm
Poids : 500 à 900 g
Longévité : 18 ans
Statut liste rouge de Wallonie 2010 : non évalué (non annuel)

Description

L’étymologie ne nous est ici d’aucun secours pour caractériser l’espèce : que vient faire Pénélope dans tout cela ? Pour faire un lien avec ce que l’on observe sur le terrain, il faut remonter au nom scientifique donné à l’espèce avant que Linné ne s’en mêle (en 1758) : Anas fistularis, le qualificatif signifiant « composé de tubes comme une flûte de Pan ». Ce qui évoque évidemment le sifflement caractéristique du Canard siffleur mâle.

Si l’on compare la silhouette du Canard siffleur avec celle du Canard Pilet, autant le second apparaît plus élancé que la majorité des autres canards de surface, autant le premier est trapu.

Le mâle nuptial du siffleur possède une livrée caractéristique : une tête rousse au front jaune, un corps de couleur grise et une poitrine franchement rose. Le ventre est blanc, les sous-caudales noires. Le bec est court, gris-bleu clair à pointe noire. En vol, les couvertures alaires blanches sont très visibles. Comme chez presque tous les canards de chez nous, la femelle est nettement plus terne. Elle arbore un plumage brun tirant sur le roux et son ventre est blanc. Le mâle en plumage d’éclipse se différencie de la femelle par les couvertures alaires blanches.

Habitat

Nicheur en Islande, dans les pays scandinaves, baltes et le nord de la Russie, le Canard siffleur se rencontre dans nos contrées en hiver, où il ne s’éloigne normalement pas de la zone littorale. Il affectionne les prés salés et les prairies inondées qu’il fréquente assidûment pour s’alimenter plus de 12 heures par jour.

Comportement

Végétarien, le Canard siffleur se nourrit moins souvent en plongeant la tête sous l’eau que la plupart des autres canards mais mange souvent dans les prairies en groupes denses, marchant et broutant rapidement. C’est le seul canard qui se nourrisse de cette manière. Il marche et court d’ailleurs très bien à terre, avec une démarche plus élégante que celle des autres canards.

Hors saison de reproduction, le canard siffleur vit soit en petits groupes, soit en troupes de plusieurs centaines d’individus.

L’espèce étant migratrice, les premiers oiseaux s’observent habituellement en Belgique à partir de fin août pour atteindre un maximum en janvier. Les bandes, parfois extrêmement nombreuses, fluctuent en fonction des vagues de froid dans le nord de l’Europe.  Les oiseaux repartent vers le nord dès le début février.

En Belgique et en Brabant wallon

En Flandre, le Canard siffleur est repris comme nicheur extrêmement rare (de 0 à 4 couples par an). Sa nidification a ainsi été supposée dans les polders d’Uitkerke en 2006 (1 couple) et 2007 (2 couples). S’il abonde en hiver dans les polders et le bassin de l’Yser, proches de la côte, le Canard siffleur se montre assez peu en Wallonie (quelques dizaines d’ex.), de septembre à début avril, mais surtout de novembre à mars.  En Wallonie, l’espèce a le statut de nicheur occasionnel. Une nidification a été notée à Harchies en 2003. L’origine sauvage des oiseaux pose cependant question.

Aucune nidification en Brabant wallon n’a été rapportée.