Auteur : Philippe Selke Photo d'entête : Couple de Canards souchets - Philippe Selke
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Canard souchet – Anas clypeata
Longueur : 56 cm
Envergure : 79 à 85 cm
Poids : 500 à 700 g
Longévité : 21 ans
Statut liste rouge de Wallonie 2010 : vulnérable
Description
C’est avant tout son long bec en forme de spatule qui distingue le Canard souchet des autres espèces, lui donnant une silhouette caractéristique. Quant au plumage, le mâle est vivement coloré : poitrine blanche, flancs et ventre marron, dos noir et tête vert bouteille. Les couvertures alaires bleu pâle sont visibles en vol. L’iris jaune d’or permet de distinguer le mâle adulte de la femelle même en plumage d’éclipse. Le bec est noir et les pattes orange.
La femelle possède une livrée brun terne rappelant celle du Canard colvert. Le mâle en éclipse ressemble à la femelle, mais s’en distingue par la tête plus sombre et les ailes plus bleutées.
Habitat
En période de reproduction, l’espèce se rencontre principalement sur les plans d’eau douce peu profonds, mais également dans les fossés de drainage parcourant les prairies. En Belgique, on le trouve également dans les marais issus d’affaissements miniers (comme Harchies), les anciens bassins de décantation (Genappe) ou les argilières (Ploegsteert).
Comportement
En dehors de la période des parades, on entend rarement le Canard Souchet. Mis brusquement à l’envol, ses ailes produisent cependant un bruissement sonore. Grégaire le reste de l’année, le mâle devient très territorial en période de reproduction, à partir du mois de mars, défendant une zone de plusieurs hectares dans laquelle le couple s’est installé. Ce comportement le différencie des autres canards de surface. Une autre différence marquante est son régime alimentaire : son bec en spatule garni de lamelles lui permet de filtrer l’eau en surface. Il barbote donc généralement en gardant la tête hors de l’eau, déplaçant le bec de gauche à droite à la manière de la Spatule blanche, quand le Canard colvert bascule le corps vers l’avant et immerge la tête. Il évitera logiquement les plans d’eau trop encombrés par de la végétation émergente. Sa nourriture est constituée majoritairement d’invertébrés aquatiques, les végétaux n’y figurant qu’à raison de 20%. Pour revenir à la nidification, signalons que c’est la femelle seule qui couve les 9 à 11 œufs, et ce pendant 21 à 24 jours. Les canetons prennent leur envol 6 semaines plus tard.
En Brabant wallon
L’Atlas signale l’espèce en Wallonie comme nicheuse très rare, très localisé, en déclin. La Flandre compterait environ 1000 couples nicheurs, dont certains dans la vallée de la Dyle, à quelques encablures de notre province. En Brabant wallon, second bastion de l’espèce après le Tournaisis et la vallée de la Haine, l’espèce a niché avec certitude de 1979 à 1991, avec de 2 à 6 couples. Depuis lors, à part un cas à Sart-Dames-Avelines, aucune nidification certaine n’a pu être relevée dans notre province. Des groupes sont régulièrement observés à partir du mois d’août sur plusieurs sites, dont les décanteurs de Genappe et les étangs à La Hulpe. L’espèce n’est pas chassable.