Fiche 47 : Le Canard chipeau

Auteur : Philippe Selke 
Photo d'entête : Canard chipeau mâle - Philippe Selke

Lire les généralités concernant la famille

Canard chipeau – Anas strepera

Longueur : 58 cm
Envergure : 84 à 95 cm
Poids : 550 à 900 g
Longévité : 22 ans
Statut liste rouge de Wallonie 2010 : NT (à la limite d’être menacé)

Description

Cet élégant canard a une silhouette proche de celle du Canard colvert, tout en étant plus petit. En tous plumages, on l’en distingue par ses miroirs alaires blancs. Le mâle nuptial a un plumage globalement brun sur la tête et le dos, gris sur la poitrine et les flancs, le tout finement strié vu de près, et l’arrière du corps noir. Le bec est noirâtre et les pattes orangées. La femelle et le mâle en éclipse ressemblent au Canard colvert femelle, mais s’en distinguent notamment par la bordure orange du bec et la teinte plus unie de la tête. En vol, on peut observer le ventre plus nettement blanchâtre.

Habitat

Le Canard chipeau fréquente des sites naturels assez proches de ceux occupés par le Canard colvert, à la différence qu’il ne se rapproche pas de l’homme. On le trouvera donc dans les zones humides peu profondes et couvertes de végétation. Les sites occupés plus récemment dans le cadre de l’expansion de l’espèce, comme les affaissements miniers et décanteurs abandonnés, présentent des caractéristiques similaires.

Comportement

Comme le Canard colvert, le chipeau est monogame. Moins grégaire que son cousin, il s’observe généralement en couple, rarement en bandes nombreuses. Surtout actif de nuit, il se repose le jour sur le rivage ou en pleine eau. La parade nuptiale ressemble à celle du colvert, avec des hochements de tête. Le nid est construit au sol, à proximité de l’eau, caché dans la végétation. A partir du mois de mai, la femelle seule élève une couvée unique (éventuellement une ponte de substitution), comptant entre 8 et 12 œufs. Après 24 à 26 jours d’incubation, les canetons éclosent. Ils sont capables de voler 45 jours plus tard, soit au mois d’août dans nos contrées.

Les oiseaux nichant en Belgique seraient sédentaires, et seraient rejoints en hiver par des individus venus de Scandinavie et de Russie. En période hivernale, les oiseaux se concentrent essentiellement sur des plans d’eau douce à végétation émergente abondante, souvent en compagnie de Foulques macroules; ils profitent des végétaux que ces dernières remontent à la surface. Comme le colvert, le chipeau est essentiellement végétarien. Il consomme cependant un plus grand nombre d’invertébrés durant la période de reproduction.

Notons que l’espèce n’est pas chassable en Belgique, contrairement à la France.

En Brabant wallon

Verheyen (1952) le signalait après-guerre uniquement comme migrateur et oiseau d’hiver relativement rare en Belgique. L’Atlas des oiseaux nicheurs de Wallonie (2010) présente l’espèce comme nicheuse rare et localisée en Wallonie, en progression, avec une population estimée de 8 à 39 couples, située essentiellement au nord du sillon Sambre-et-Meuse. La population flamande quant à elle dépasse les 1000 couples (plus que la population nicheuse française !).  En Brabant Wallon, les premières nidifications ont été rapportées en 2005 à Chaumont-Gistoux et Néthen. L’espèce niche aux décanteurs de Genappe depuis 2010.