Auteur : Thierry Maniquet Photo d'entête : Cigogne noire - Romain Louviaux - Court-Saint-Etienne - 06/2021
Fin juin, la nidification bat son plein : si certains oiseaux couvent (tantôt toujours occupés avec leur première nichée, tantôt ayant entamé une nouvelle couvaison), d’autres sont poursuivis par leur marmaille, avide de nourriture. C’est souvent l’occasion de belles observations des oiseaux en famille.
Dernièrement, je signalais la présence des deux espèces d’Hypolaïs (l’ictérine et le polyglotte) dans la sablière de Mont-Saint-Guibert.


Elles y sont toujours présentes, ce qui permet d’apprendre à distinguer leur chant : le bavardage volubile et vif du polyglotte et le pot-pourri désordonné, ponctué de motifs discordants faisant penser à des sons de jeux électroniques, de l’ictérine. Avec un peu de patience, il sera même possible de les observer, voire de les photographier. Remarquez la projection primaire courte chez le polyglotte (environ la moitié des tertiaires) et plus longue chez l’ictérine (projection aussi longue que la partie visible des tertiaires), signe d’un migrateur au plus long cours. On remarquera aussi une plage plus pâle sur l’aile de l’ictérine.
Le même site a encore vu une Pie-grièche écorcheur femelle s’arrêter le 7, tandis que deux Milans noirs y ont été vus en vol le 13 et un le 17.

Rappelons que le site est strictement privé et que les observations ne peuvent se faire qu’à partir du chemin de terre (rue du Petit Baty) démarrant de la N4, sans franchir les clôtures et barrière.
Récolter des preuves de nidification n’est pas toujours aisé, surtout chez certains oiseaux volontiers discrets. Ainsi, la Tourterelle des bois, entendue chanter à Nodebais, à Wauthier-Braine, à Bossut-Gottechain ces dernières semaines, niche-t-elle ? On pourrait le penser, mais rien n’est moins sûr. S’il y a compétition entre plusieurs couples fréquentant le même territoire, la poursuite du chant peut se justifier. Par contre, à défaut de concurrence, si un mâle a pu conquérir une femelle, rien ne sert sans doute de gaspiller son énergie. Mais, si le mâle continue de chanter, alors qu’il n’y a aucun concurrent à la ronde, c’est peut-être qu’il n’a pas encore réussi à trouver une compagne. Bref, ce n’est qu’à force d’observations discrètes que l’on pourra avoir davantage de certitudes. Observer la plaque incubatrice (zone de peau dénudée, richement vascularisée) peut aider à prouver une nidification en cours.
S’il est une espèce discrète, c’est bien le Loriot d’Europe, dont le plumage, a priori bien visible, constitue un parfait camouflage dès lors que l’oiseau est perché dans le haut des arbres. Son retour aura été particulièrement tardif cette année, mais on se réjouira des quelques données rapportées ces derniers jours (les 7 et 8 à Grez-Doiceau, le 11 à Neerheylissem, les 13 et 15 aux étangs de Zétrud et le 17 à Virginal-Samme). En juin, une seule donnée avait été enregistrée en 2020 et aucune en 2019.
Quelques observations intéressantes au cours de ces deux dernières semaines sont encore à signaler :
- une Sterne pierregarin le 16 à l’étang du Gris Moulin et ensuite au Grand Etang à La Hulpe (6e donnée en juin sur observations.be pour la province);
- un Traquet motteux tardif le 8 à Tilly (5e donnée en juin pour la province);
- un Rougequeue à front blanc mâle le 17 à Limal;
- un Bec-croisé des sapins le 17 à Virginal-Samme;
- une Grande Aigrette le 13 à Lillois-Witterzée et deux individus le 15 à l’étang du Gris Moulin à La Hulpe. Les observations de cette espèce à cette période de l’année ne sont pas très fréquentes dans notre province;
- un Milan royal le 18 à Cortil-Noirmont;
- et enfin, une Cigogne noire le 14 à Thorembais-Saint-Trond et le 16 à Court-Saint-Etienne et à Louvain-la-Neuve et le 20 à Biez. Cette espèce est de plus en plus souvent observée chez nous (déjà 6 observations en juin de cette année). Le record de 2020 (6 données également) sera peut-être battu, preuve sans doute d’une espèce qui se porte de mieux en mieux.
Je terminerai cette chronique par quelques chiffres sur un premier comptage des colonies d’Hirondelles de rivage :
- Dans le site de la sablière de Mont-Saint-Guibert, 241 terriers occupés ont été comptabilisés le 13.
- 4 nids occupés seulement ont été recensés dans la sablière Hoslet à Chaumont-Gistoux le 18. Ce mauvais chiffre est sans doute dû notamment à des éboulements causés par les récents orages.
- Bonne nouvelle par contre à la sablière de Gentissart à Mellery, où les travaux de dégagement des parois réalisés l’année dernière ont permis l’installation d’une dizaine de couples.
Profitez bien des longues soirées d’été pour vous balader. C’est la bonne période pour entendre les cris des jeunes Chouettes hulottes et Hiboux moyens-ducs quémandant leur nourriture.