Ce dimanche 23/04, je déjeunais tranquillement en regardant les moineaux dans le fond du jardin. Celui-ci se compose d’une grande zone de pelouse, non tondue et remplie de pissenlits, c’est la saison ! Cette pelouse est entourée de buissons variés, groseilliers, noisetiers, carrés de potager, et le fond du jardin est bordé par une rangée d’arbres.
Soudain, mon regard est attiré par un oiseau différent des moineaux, et aussi un peu plus grand !
Vite, mes jumelles, … je n‘en crois pas mes yeux, un Torcol fourmilier ! Il sautille sur le chemin de pavés. Je profite du spectacle un instant, je prends quelques photos à travers la vitre, et le voilà parti. Je me suis absentée toute la journée du dimanche, je ne l’ai donc pas revu.
Lundi, en rentrant à la maison vers 14h, je découvre qu’il est toujours là ! Et cette fois, je peux l’observer pendant plus d’1 h 30, en train de se nourrir… de fourmis ! En effet, c’est son alimentation principale (90% de son menu), qu’il attrape avec sa langue gluante. C’est pour cela qu’on peut l’observer au sol. Un peu comme le Pic vert finalement, le torcol faisant aussi partie de la famille des pics (Picidés).
Quand, soudain, j’entends le cri d’alarme du merle, je me dis : « ça y est, il va faire fuir mon invité » ! Mais pas du tout, le torcol s’est « tapi » dans l’herbe, pendant 10 minutes, sans bouger, avant de recommencer à manger tranquillement… Le spectacle va durer plus d’1 h 30, et je le revois même en soirée, juste avant le coucher du soleil, pour terminer son repas. Il devait avoir faim ! C’est vrai qu’il revient d’Afrique où il a passé l’hiver. Il doit reprendre des forces, avant de chercher un partenaire (ou une, impossible à dire puisqu’il n’y a pas de dimorphisme sexuel chez cet oiseau), et un endroit pour nicher le cas échéant. Il niche dans des cavités naturelles, mais également dans des nichoirs.
Ce mercredi 26/04, il était toujours bien présent dans le jardin. Ouvrez l’œil, il ne s’agit pas toujours de « simples moineaux ».
Le torcol en Brabant wallon
Le Torcol fourmilier fait partie de la famille des Picidés dont il est la seule espèce migratrice. Thermophile, le torcol niche dans des milieux riches en fourmis, sa nourriture principale. En Belgique, sa population est limitée à quelques régions de Haute-Belgique et sa répartition y est fragmentée.
En Brabant wallon, l’espèce n’est actuellement présente qu’en passage migratoire ou, éventuellement, en séjour d’été. C’est un visiteur quasi annuel, au moins depuis 2009, mais en petits nombres avec un maximum de 15 observations en 2017 et 12 en 2020 (voir les graphiques).
Un seul cas de nidification a été rapporté pour la province. D’après l’Atlas des oiseaux nicheurs de Belgique de 1972 (Lippens et Wille), l’espèce aurait niché en Brabant wallon en 1955, près de la source de la Dyle.
Nombre d’observations par mois toutes années confondues depuis 2005 (observations.be)