10 ans d’observations.be en Brabant wallon

Auteurs : Claire Huyghebaert et Jean Dandois
Photo d'entête : Suivi migratoire - Jean-Philippe Lefin

En novembre 2018, nous fêtions les 10 ans du site d’encodage en ligne « observations.be ».

A cette occasion, Natagora organisait en novembre dernier une journée d’étude sur le sujet.

Que pouvons-nous en dire par rapport à notre province du Brabant wallon ?

D’abord, qu’est-ce que « observations.be » ?

C’est un lieu de partage d’informations naturalistes ouvert à tous gratuitement.

Afin d’assurer une bonne qualité des données, les observateurs encodant des observations sont identifiés et ces données sont validées quotidiennement par une équipe de validateurs.

Le site « waarneming.nl » existait depuis 2003 aux Pays-Bas. C’est en 2008 que sont créés Waarnemingen.be pour la partie néerlandophone du pays et Observations.be pour sa partie francophone. Il est à noter que l’on peut utiliser indifféremment l’un ou l’autre des sites pour accéder aux données de tout le pays. Observations.be est géré par Natagora.

Il existe un portail d’observations.be pour le Brabant wallon :

obs bwPage d’accueil d’observations.be pour la Régionale Natagora Brabant wallon.

Quel est le rôle d’observations.be ?

  • Enregistrement des observateurs,
  • Encodage et transmission de l’information de manière structurée,
  • Validation,
  • Gestion des données.

Son rôle n’est donc pas l’interprétation ou l’analyse des données.

Que l’on soit débutant ou confirmé, on peut y encoder des informations concernant tous les groupes taxonomiques. Même si, comme le montre le graphique ci-dessous, ce sont les oiseaux qui se taillent la part du … lion.

Statistiques (Régionale Natagora Brabant wallon) 

Observations au 18/01/2019

C’est au groupe taxonomique des oiseaux que nous nous attacherons ci-après.

Quelle a été l’évolution en Brabant wallon au cours des 10 années d’existence d’observations.be ?

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Ce graphique montre l’impact du lancement d’observations.be en 2008.

L’arrivée de cette base de données (et ses applications sur Android et IOS) a entraîné une forte augmentation du nombre de données mais a également permis d’ajouter des informations plus précises : localisation exacte, notamment via la possibilité d’encodage sur le terrain avec détermination de la localisation par GPS, possibilité d’introduire des détails concernant les individus rencontrés, etc.

Comparatif Wallonie + Bruxelles <-> Brabant wallon, quelques chiffres 

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Rappel : qu’est-ce qu’un taxon ?

C’est une catégorie de répartition des êtres vivants (familles, genres, espèces, etc.) permettant de les nommer et les classer pour enfin les reconnaître via des clés de détermination.

Pour en savoir plus, voir l’article sur la taxinomie publié dans le Bruant Wallon n°37 : lien

Que nous apprennent le tableau ci-dessus et les graphiques qui suivent ?

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Le nombre d’utilisateurs brabançons d’observations.be encodant ses observations dans observations.be est particulièrement important puisqu’il est passé de 92 en 2008 à 611 en 2018. Ce qui constitue 15% du total de la Wallonie + Bruxelles.

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Le nombre d’espèces encodées chaque année est assez stable et tourne autour de 200 avec cependant une première augmentation bien compréhensible en 2009, passant de 178 espèces en 2008 à 208 espèces en 2009. Ce nombre a ensuite augmenté progressivement jusqu’à arriver au maximum de 249 espèces renseignées en 2018.

Au total de la période de 2008 à 2018, ce sont 349 taxons qui sont renseignés.

Remarquons que ces 349 taxons comprennent 20 hybrides et 11 oiseaux dont l’espèce ou la sous-espèce sont indéterminés.

Notons également que si on considère la période depuis 1850, ce sont 392 taxons qui sont renseignés dans la base de données de la COA pour le Brabant wallon, donc 43 taxons de plus.

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Même si le nombre de sites brabançons wallons visités au moins une fois a doublé pendant ces 10 années, passant de 124 sites en 2008 à 256 sites en 2018, il reste bien en deçà du nombre total de la Wallonie + Bruxelles.

Evidemment tous les sites ne rencontrent pas le même succès. Ceci est dû soit à l’attractivité du site pour les oiseaux, soit à la proximité des observateurs, soit par une activité particulière telle que le suivi migratoire régulier.

TOP 5 des sites visités (en nombre d’individus recensés) 

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Pour le Domaine Solvay et les décanteurs de Genappe, l’attractivité des sites est manifestement due à la richesse de l’avifaune. Pour Waterloo et la base aérienne de Beauvechain, il s’agit de sites très suivis au moins par un observateur. Quant à Corroy-le-Grand, il s’agit d’un site de suivi migratoire régulier.

TOP 10 des espèces d’oiseaux en Brabant wallon 

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Rappelons-nous qu’il ne s’agit pas ici de la totalité des espèces présentes sur le terrain mais uniquement des espèces que les observateurs ont choisi d’encoder.

Quelques constatations 

  • En 2008, 8 de ces espèces étaient des oiseaux des milieux humides contre 4 espèces en 2018
  • 4 espèces présentes en 2008 ne se retrouvent pas en fin de période (2018). Il s’agit du Goéland argenté, du Vanneau huppé, de la Sarcelle d’hiver et du Fuligule morillon qui sont remplacés par le Pinson des arbres, la Grive litorne, la Linotte mélodieuse et l’Alouette des champs.
  • Le Pigeon ramier remporte haut la main la palme pour toute la période par suite des observations lors de la migration postnuptiale de groupes d’individus parfois énormes.
top5
Pigeon ramier (Ph. Selke), Etourneau sansonnet (D. Kint), Mouette rieuse (B. Danhaive), Vanneau huppé (S. d’Hoop), Pinson des arbres (P. Peignois)

Remarquons encore qu’on ne retrouve qu’une de ces espèces, le Pinson des arbres, dans le TOP 5 pour la Wallonie et Bruxelles :

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Exemples  d’utilisation des données

A quoi servent toutes ces données ?

  • Réponses à des questions que vous vous posez ;
  • Suivi de l’activité naturaliste ;
  • Suivi de l’évolution de l’avifaune ;
  • Réponse aux pouvoirs publics pour des actions de protection ;
  • Réponse à différentes institutions telles que des bureaux d’études d’incidence, des centres de recherche, etc.

Cartographie de la pression d’observation

La carte ci-dessous permet de déterminer quelles zones sont bien couvertes par les observateurs (en vert) et quelles zones sont sous-prospectées (en blanc).

carte_nombre_jour_observation_carré_2013-2017_BW

Nous y voyons notamment que l’ouest de la province et certaines zones à l’est sont sous-prospectées tandis que des zones au centre et au nord-est sont nettement mieux couvertes.

La bonne couverture dépend à nouveau de deux facteurs, la présence d’observateurs et l’existence de zones riches au niveau de l’avifaune.

 

Détermination de la biodiversité par commune

TOP 10 des communes en nombre d’espèces :

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Que constatons-nous ?

  • Genappe, commune la plus vaste du Brabant wallon, possède la plus grande richesse spécifique en oiseaux. Avec Beauvechain, Grez-Doiceau et Wavre, ces communes dépassent les 200 taxons (espèces et sous-espèces).
  • La Hulpe, plus petite commune du Brabant wallon, possède quant à elle le plus grand indice relatif de biodiversité par km2, suivie par Waterloo.

Parmi les 17 communes non reprises dans ce Top 10, signalons les communes avec la plus faible richesse spécifique en oiseaux de la province : Tubize avec 106 taxons et Rebecq avec 117 taxons.

 

En conclusion, remercions ceux d’entre vous qui alimentent observations.be par leurs observations et encourageons les autres à se lancer.

Si vous désirez de l’aide pour l’encodage de vos observations ou si vous désirez en savoir un peu plus sur les bonnes pratiques de cet encodage, consultez le petit mode d’emploi publié en 2016 dans le Bruant Wallon n°32 : lien.

 

Sources

  • Présentation faite à l’occasion des 10 ans d’observations.be – JY Paquet et A. Derouaux
  • Site web Observations.be