Le Busard pâle en Brabant wallon

Auteur : Claire Huyghebaert 
Photos : Busard pâle 2e année - Victor Claes - Neerheylissem - août 2020

Fin mai de cette année, lors d’un recensement pour l’opération Mille-Feuilles à Hélécine et environs, occupée à compter les Bruants proyers et autres Alouettes des champs, que vois-je apparaître ? Un busard chaloupant au-dessus des champs puis plongeant derrière une haie. Oui mais, de quel busard s’agissait-il ? Je savais qu’un Busard pâle avait été vu à plusieurs reprises dans la zone mais des Busards des roseaux fréquentaient également les lieux. Mon observation avait été assez brève. Néanmoins, j’avais pu voir les caractéristiques propres à un Busard pâle immature.

Quel est le statut du Busard pâle chez nous ?

Autrefois fort rare, son passage est devenu quasi annuel. En général, il est observé plutôt en automne. Et s’il est vu au printemps, il ne fait halte qu’un jour ou deux. La particularité de cette année est que cet oiseau a séjourné tout l’été, de mi-mai à fin août, en Hesbaye brabançonne, dans la zone de Neerheylissem / Laar, à cheval sur les deux Brabants.

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Déjà en juillet 2008, un mâle adulte était observé à Louvain-la Neuve en vol plein sud le 14/07. Et en 2012, Hervé Paques nous parlait de sa rencontre en automne 2011 avec une jeune femelle à Piétrain (Jodoigne). Je vous laisse le soin d’aller voir les informations très intéressantes concernant l’espèce, données par Hervé dans cet article.  Lire l’article.

En 2015, l’espèce a été retirée de la liste des espèces à homologuer avec ce commentaire : « 50 données acceptées pour la période 2003- 2012. L’espèce étend clairement sa zone de répartition vers le nord et l’ouest de l’Europe et l’augmentation remarquée du nombre d’observations dans nos régions est à replacer dans ce contexte. En Belgique, l’espèce est ainsi devenue un migrateur régulier mais toujours en très petit nombre aux passages printanier et automnal. »

Les chiffres pour la Belgique

Des observations pour la Belgique sont signalées sur le site web observations.be depuis 1984. Entre 1984 et 1994, l’espèce n’est repérée qu’à la Côte. Premières mentions en Wallonie : à Angre (Hainaut) en septembre 1995, ensuite le 24/05/2001 à Bois-et-Borsu (Liège). En 2004, un juvénile a séjourné 3 jours à Thuillies (Hainaut).

On constate sur le graphique ci-dessous que, depuis 2005, le passage de l’espèce est devenu annuel.

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Nombre d’observations par an en Belgique – Source : observations.be

Dans le cas d’oiseaux observés durant plusieurs jours, il s’agit en général de jeunes.

La carte ci-dessous nous montre que, logiquement, les observations se situent majoritairement dans les grandes plaines agricoles et, pour la Wallonie, plus spécialement en Hesbaye brabançonne et liégeoise.

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Densité des observations en Belgique de 2009 à 2020 – Source : observations.be

Et en Brabant wallon ?

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Nombre d’observations par an en Brabant wallon – Source : observations.be

Sur la carte :

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Densité des observations en Brabant wallon de 2009 à 2019 – Source : observations.be

 

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Densité des observations en Brabant wallon en 2020 – Source : observations.be

Le passage de l’espèce a été annuel depuis 2011, à l’exception de 2015. Il s’agit généralement de quelques observations (maximum 4) sauf en 2011 où un jeune a séjourné du 10 au 26/09 dans les plaines de Hesbaye brabançonne.

Le séjour de cet été est donc exceptionnel par sa durée. Un mâle de 2e année a été observé à Houtain-le-Val le 07 et ensuite le 15/05. Ensuite, un oiseau de 2e année – le même ? – est vu régulièrement du 16/05 au 31/08 dans la zone de Neerheylissem, soit un séjour de 3 mois et demi. Un record !

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Sachant en outre qu’un couple a niché dans le nord des Pays-Bas en 2017, soyons attentifs les prochains étés !

Sources :